Mitterrand et La Cagoule ?

 

Notes:

1/ Deloncle Eugène (1890-1944)
Polytechnicien né à Brest, il est un des fondateurs de la Cagoule. Il fonde fin 1940 le Mouvement social révolutionnaire puis, au travers du Rassemblement national populaire, se rapproche de Marcel Déat. Les intrigues entre les deux hommes ont raison de cette alliance et Deloncle est exclu en mai 1942. Il meurt en janvier 1944, abattu dans son appartement, sans doute par la Gestapo.

2/Filliol Jean (1909- ?) Militant de l'Action française, il est très actif durant la manifestation du 6 février 1934. Un des fondateurs de la Cagoule, il est responsable de l'assassinat des frères Rosselli en 1937 pour le compte de la police secrète de Mussolini. Réfugié en Espagne suite à l'attentat contre la Confédération générale du patronat français à Paris, il rentre en France fin 1940 pour rejoindre le MSR. Interné en novembre 1942 pour avoir accusé un membre de l'ambassade d'Allemagne d'appartenir à la franc-maçonnerie, il est libéré par Darnand en 1944 et affecté à la Franc-garde de la Milice dans le Limousin. Réfugié en Allemagne, il disparaît à la fin de la guerre en Espagne et échappe à trois condamnations à mort par contumace.

3/ L'Action Française: Fondée en avril 1898 par Henri Vaugeois et Maurice Poujo, l'Action française réunit d'abord des intellectuels nationalistes opposés au parlementarisme mais républicains. Sous l'influence de Charles Maurras, elle évolue vers le " nationalisme intégral ", c'est-à-dire la monarchie traditionnelle, autoritaire, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée, et proclame vouloir renverser le régime démocratique par un coup de force. Le quotidien L'Action française paraît dès 1908. Très influent dans les milieux catholiques, le mouvement connaît une condamnation pontificale en 1926 qui réduit le nombre de ses fidèles. Ses militants les plus jeunes, les " camelots du roi ", par leur recours à la violence et leur agressivité, en font une redoutable force. Son rôle dans la préparation de la manifestation du 6 février 1934 n' empêche pas son déclin et ses éléments les plus actifs passent au fascisme (la Cagoule).

 

Un livre:

Philippe Bourdel, La cagoule: Histoire d'une société secrète du Front populaire à la cinquième république, Albin Michel, 1970 (Nlle édition augmentée en 1992).


Extraits du dossier compilé par A. Fauvage

En mai 1981, Mitterrand est élu !

" Ce n’est pas moi qui ai vaincu, ce n’est pas le peuple qui a vaincu, c’est l’espoir qui a vaincu "...

Mitterrand est né à Jarnac (...), fit ses études chez les Jésuites et passa des diplômes pour devenir avocat et... devint extrémiste de droite. Ce fut d’ailleurs dénoncé par Tixier Vignancourt lors de sa campagne électorale de 81 : " Mitterrand a commencé sa carrière politique dans le même parti que moi ".

Précisons même qu’il était en fait royaliste, ce qui explique pourquoi Renouvin, chef de la "Nouvelle Action Française" faisait systématiquement voter pour lui au second tour. Pendant la dernière guerre mondiale, Il fut chef du service de protection rapprochée du maréchal.

Pétain le décora en 43 de la Francisque. Il avait tout de même fallu pour cela qu’il ait " travaillé pour la révolution nationale (socialiste) avant le début de la guerre, qu’il continue après, qu’il justifie de bons et loyaux services auprès du maréchal et qu’il jure fidélité à Pétain et à ses idées jusqu’à la fin de sa vie".

Il ne faut donc pas s’étonner que notre cher Président fleurissait chaque année la tombe de Pétain.

Mais où Mitterrand a - t - il bien pu travailler pour la " révolution nationale " avant guerre, dans quel cadre ? Tout simplement, il faisait partie de la " cagoule " qui était une organisation politique sans scrupule dont le seul but était l’obtention du pouvoir. Sa stratégie fut de placer ses meilleurs hommes dans tous les partis et de grimper leur hiérarchie par tous les moyens. Ils pensaient qu’ainsi l’un d’eux finirait bien par devenir président de la " République ".

Cette totale réussite explique pourquoi de nombreux cagoulards se trouvaient parmi les conseillers de Mitterrand. Pendant la guerre d’Algérie, notre homme eut l’occasion d’être ministre de l’intérieur, mais ce fut en tant que ministre de la justice qu’il fit des lois qui, subtilement, autorisaient la torture en Algérie.

Le Pen s’en donna à cœur joie dans une maison d’Alger, la " Villa des roses ". Alors même que De Gaulle avait opté pour une Algérie algérienne, Mitterrand lutta encore pour une " Algérie française ". Comment s’étonner que Mitterrand ait volontairement fait monter Le Pen au cours de son premier septennat afin de diviser la droite, la culpabiliser, et ainsi s’assurer un deuxième septennat ?

Ancien résistant ?

Il racontait aux militants socialistes que s’il a été décoré de la francisque, c’est parce qu’il faisait semblant d’être collabo, mais qu’il était agent double au service de la résistance. Ne doutons pas que ce jésuite fut agent double. Tout le monde sait que pour se faire élire un candidat doit faire des promesses électorales qu’il ne tiendra pas ensuite. Celle de Mitterrand fut de dire " Je suis socialiste ". C’était un gros mensonge qui fut d’autant mieux avalé que Mitterrand avait pris la précaution de le camoufler derrière une centaine de propositions : tout le monde se demandait lesquelles seraient effectivement tenues, du coup personne ne pensa à une question essentielle : Est- il socialiste ?

Mitterrand était - il Franc-Maçon ou Rose-croix ?

On peut seulement dire que son symbole était la rose et qu’il fit construire des pyramides partout où il put, ce qui est une manie de rosicrucien. Néanmoins, des membres de ces sectes prétendent qu’il était franc - maçon et non pas rosicrucien. Mais, afin d’avoir le soutien de tous, notre jésuite fut bien capable d’être aux deux à la fois ! Encore agent double ? Et au service de qui ? Mitterrand avait promis qu’il allait marquer l’histoire, et il a tenu parole. Il fut président d’une république (et deux fois de suite) en se prétendant "socialiste" !

L'Algérie

Pour en revenir au temps de la guerre colonialiste française en Algérie, Mitterrand aurait approuvé plus de trente exécutions capitales de militants du FLN entre 1956 et 1957 pendant la guerre d'Algérie, alors qu'il était garde des Sceaux dans le gouvernement du "socialiste" Guy Mollet, selon une enquête du Point. ''Sur les 45 dossiers d'exécutés lors de son passage Place Vendôme, François Mitterrand, ne donne que sept avis favorables à la grâce (six autres avis étant manquants)'', souligne l'hebdomadaire dont les révélations sont fondées, selon lui sur la consultation, après dérogations, du ''registre des grâces'' -dans lequel sont écrits, à partir de 1950, les noms de l'ensemble des condamnés à mort- et de 141 dossiers de condamnés exécutés.

Lors de la consultation de ces documents inédits de la chancellerie obtenus auprès de la Direction des Archives de France, les journalistes du ''Point'' précisent avoir établi un décompte du nombre de combattants exécutés pendant la guerre d'Algérie pour arriver au chiffre de 222 militants du FLN exécutés entre 1956 et 1962. ''Quelques feuillets, deux ou trois bristols griffonnés de mains illustres ont donc suffi à mener, le plus souvent au terme d'une parodie de justice, 222 hommes à la mort en cinq ans'', écrit Le Point. Les premières exécutions correspondraient au passage de François Mitterrand, alors âgé de 39 ans, au ministère de la Justice entre le 2 février 1956 et le 21 mai 1957.

Ainsi, avant de faire abolir la peine de mort en France en 1981, l'ancien président de la République aujourd'hui décédé se serait opposé aux recours en grâce de 32 militants du FLN condamnés à mort, selon Le Point. ''Avis défavorable au recours ou encore Recours à rejeter : ces deux formules tracées à l'encre bleue ont la préférence de François Mitterrand quand, garde des Sceaux, il décide de donner un avis défavorable au recours en grâce des condamnés à mort du FLN dont les dossiers lui sont soumis'', peut-on lire dans l'hebdomadaire. Pour prouver ses dires, l'hebdomadaire publie un fac-similé d'une demande d'avis du garde des Sceaux sur le recours en grâce de Babouche Said ben Mohamed, un document où sont apposés les mots ''avis défavorable au recours" avec la signature de François Mitterrand et la date du 8 juin 1956. Onze jours plus tard, selon Le Point, ''les deux premières exécutions capitales de militants du FLN ont eu lieu à la prison de Barberousse, à Alger''.

http://users.skynet.be/roger.romain/biographiesM.html

La Cagoule

A la suite de l'assaut manqué contre la Chambre des députés le 6 février 1934, deux dissidents de l'Action française, Eugène Deloncle(1) et Jean Filliol (2), fondent le " Comité secret d'action révolutionnaire " (CSAR), organisation secrète, structurée, qui s'étend à toute la France et qui prépare la guerre civile en tentant d'y entraîner l'armée. Elle passe à l'acte en organisant un attentat le 11 septembre 1937 contre la Confédération générale du patronat français et du groupe des industries métallurgiques : la police passe alors à l'action et arrête l'état-major civil en juillet 1938, alors que les militaires compromis rentrent dans les rangs. Certains de ses éléments les plus actifs font partie de l'équipe dirigeante de la Milice ou des mouvements collaborationnistes gravitant autour.

http://www.histoire.fr/jaune/html/historique.htm

Comité Secret d’Action Révolutionnaire (dit " La Cagoule ") : Mouvement clandestin créé en 1934, après l’échec du putsch du 6 février, par des déçus de l’Action Française(3). Très influent dans les milieux militaires, dirigé par Eugène Deloncle, royaliste, mais avant tout antirépublicain et anti-bolchevique, ce comité est organisé de manière secrète et les membres ne se connaissent presque pas entre eux. Il est responsable de nombreux assassinats, donc celui des militants antifascistes italien, les frères Rosselli et celui de Max Dormoy, socialiste et ministre de l’intérieur de 1937 à 38, responsable de la répression qu’à subit la Cagoule. Son idéologie est obscure : entre royalisme et dictature fasciste, la Cagoule hésite. Elle met au point un coup d’état militaire, qui est annulé à la dernière minute. Deloncle est emprisonné de 1938 à 1940. Libéré avec l’armistice, Deloncle rejoint l’amiral Darlan (qui veut " libérer Pétain, prisonnier des Allemands, et restaurer la souveraineté française "). Il reprend contact avec d’anciens cagoulards (120 ont été arrêtés en 1938). Deloncle collaborera aussi avec l’amiral Canar! is, qui dirige les services sec rets allemands et qui s’oppose à Hitler, raison pour laquelle il est exécuté par la Gestapo en 1944.

http://www.chez.com/cuved/informations/courantsfafs.htm

La Cagoule est une organisation française clandestine d'extrême droite qui tenta, entre 1935 et 1937, de renverser le régime parlementaire par une série d'attentats. La Cagoule est l'une de ces organisations aux frontières du banditisme et du terrorisme politique dont les années 1930 connurent la multiplication. Ce Comité secret d'action révolutionnaire, fondé par Eugène Deloncle en 1935, recrutait parmi les anciens combattants et parmi les ligues fascistes françaises. Elle noyauta l'armée française, compromettant le maréchal Franchet d'Esperey appelé à exercer, une fois la république renversée, le pouvoir.

Violemment anticommuniste, antiparlementaire et antisémite, la Cagoule fit assassiner entre autres les frères Rosselli, militants antifascistes italiens réfugiés en France. L'arrivée du Front populaire au pouvoir et le début de la guerre d'Espagne, qui leur fournissait l'exemple édifiant de Franco, stimulèrent les ardeurs des cagoulards : pour faire croire (selon une méthode qui avait fait ses preuves en Allemagne en février 1933) à un complot bolchevique, ils incendièrent le siège de deux organisations patronales et participèrent par ailleurs à la campagne contre Roger Salengro. Mais le successeur de ce dernier au ministère de l'Intérieur, Marx Dormoy, fit arrêter les cagoulards et démantela leur organisation.

Ceux-ci, dont Deloncle ou Darnand, surent se souvenir de lui et le firent exécuter pendant l'occupation allemande, dont ils furent des cadres dirigeants créant, par exemple, la Milice et réveillant leurs réseaux clandestins à la faveur de l'État français. La destinée posthume de la Cagoule fut à l'image de son existence effective : celle d'un groupe violent d'activistes haineux et racistes.

Le procès de la Cagoule eut lieu à la Libération. Il fit bien paraître le caractère redoutable du complot de 1937 ; cette machine de guerre contre le régime parlementaire ne manque ni de chefs de valeur, ni d’exécutants déterminés. Peu d’organisations d’extrême droite disposèrent d’une mécanique insurrectionnelle aussi élaborée. Elle inaugura un terrorisme contre-révolutionnaire dont la flambée O.A.S. devait constituer un autre exemple dans l’histoire contemporaine de la France.

http://www.chez.com/jroch/camilist/1118.html

 

Lire le dossier complet compilé par A. Fauvage


Voir également sur le site du Réseau voltaire:

Rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur le DPS - La dissolution administrative : la loi du 10 janvier 1936

Les ligues d'extrême-droite dans l'entre-deux guerres :

L'Action française restait un modèle par sa pratique de la violence. Les Camelots du Roi étaient les meilleurs combattants de rue de ce temps et les étudiants d'Action française régnaient par la matraque sur le quartier Latin.

Les Jeunesses patriotes (JP) de Pierre Taittinger n'avaient d'influence que dans la capitale (100 000 adhérents) et leur valeur au combat était très inférieure à celle des royalistes, pourtant moins nombreux.

La Solidarité française, créée en 1933 par M. François Coty, recrutait ses troupes de choc dans le sous-prolétariat maghrébin.

Le Parti franciste était une organisation ouvertement fascisante, avec des militants activistes prêts à lancer un coup de main contre le régime. Pour sa création, M. Marcel Bucard déclarait, le 29 septembre 1933 à onze heures du soir sous l'Arc de Triomphe ( !), vouloir " fonder publiquement un mouvement d'action révolutionnaire dont le but est de conquérir le pouvoir et d'arrêter la course à l'abîme. " Il semble que M. Bruno Gollnisch s'en soit souvenu le 21 octobre 1996...

Enfin, les Croix de Feu, dirigées par le lieutenant-colonel de La Rocque à partir de 1931, comptaient 150 000 adhérents à la fin de 1934. Ses troupes de choc, les dispos, étaient organisées militairement en division et en mains mobilisables à tout moment. Il s'agissait d'un mouvement d'inspiration mussolinienne par ses méthodes de mobilisation permanente, de nettoyage et d'occupation de la rue et de chasse aux communistes. Sa structure était très centralisée, avec une stricte discipline, le port du béret et des défilés au pas cadencé. Il était largement subventionné par les fonds secrets, à l'initiative des Présidents du Conseil Tardieu et Laval qui souhaitaient disposer ainsi de brigades d'acclamation et de services d'ordre musclés. En dépit de ses parades paramilitaires, ce mouvement n'était pas fasciste de par son idéologie. Il était essentiellement composé d'anciens combattants.

L'agitation de la rue

Du fait de l'existence des ligues, la rue était devenue, surtout à Paris, le théâtre de l'affrontement entre l'extrême-gauche et l'extrême-droite. Entre les deux, la police n'était pas impartiale car le préfet de police Jean Chiappe l'utilisait uniquement contre la gauche (par des arrestations préventives notamment). Le 6 février 1934 ne fut ainsi que l'aboutissement d'une série non interrompue de manifestations (qui voyait d'ailleurs la création d'un Front National des ligues).

La droite manifestait dans un espace symbolique tenant lieu de rituel : la rue de Rivoli et la statue de Jeanne d'Arc, face aux Tuileries, la place de la Concorde, les Champs-Elysées et l'Arc-de-Triomphe avec les traditionnelles cérémonies de la Flamme. Les cortèges défilaient bras tendu, dans d'impeccables alignements uniformisés avec bannières et drapeaux.

Il faut noter que les ligues, notamment les Croix de Feu, évitaient soigneusement tout affrontement direct avec les forces de l'ordre. Le colonel de La Rocque a retenu ses troupes au soir du 6 février 1934 et ainsi sauvé le Palais-Bourbon d'une invasion par les manifestants. Cela ne l'empêchait pas, bien au contraire, d'entretenir l'activité de ses troupes par l'organisation de parades motorisées et de manoeuvres quasi-militaires (16 000 hommes ont été ainsi rassemblés à l'hippodrome de Chantilly le 30 novembre 1934). [suite]