À l’hôpital de Gonesse, c’est tous les jours qu’il faut faire des miracles, en ce début 2003 . Personne ne panique, mais le problème est récurrent : manque de lits, manque de places, manque de personnel.
Tandis que les soignants s’affairent autour d’un malade en réanimation, ça bouge aussi dans le box à côté et au téléphone, ça s’inquiète ferme. On case les malades dans des services qui ne les concernent pas, faute de place ; une greffe de cornée poireaute dans le couloir, un pneumologue se retrouve à soigner des problèmes éthyliques, on fait sortir les malades plus tôt que prévu et on s’arrache les cheveux pour faire les plannings.
Tout le monde y met une bonne volonté immense, mais quand arrivent les congés, les maternités, les maladies... on bouche les trous comme on peut, on appelle les infirmières espagnoles à la rescousse, les chirurgiens opèrent 24 heures d’affilée... On installe un IRM, mais on ne trouve pas de manipulateur... On ouvre un nouveau service et les malades déboulent alors que les travaux ne sont pas finis...
Il aurait fallu anticiper dix ans avant, la pénurie est générale. Mais, depuis 30 ans, les pouvoirs publics, à l’inverse, essaient de réduire le coût de la santé en supprimant des postes. A Gonesse, au moment où débute le film, 50 lits ont été fermés...
Ça n’empêche pas l’humour, les situations cocasses ne manquent pas, et on reste coi devant la disponibilité immense de ceux qui sont là, leur inlassable gentillesse...