Les organismes sous-signés condamnent le renversement récent de la majorité
plurielle indépendantiste en Polynésie Française, dirigée par Oscar Temaru
(UPLD, Union pour la Démocratie). En effet, en mai 2004, suite à la forte
mobilisation du peuple espagnol pour la démocratie interne et la paix en Irak,
le peuple français a donné un coup d’arrêt à l’Etat UMP : la quasi totalité des
régions sont passées à gauche de même que les fiefs historiques du
gaullisme-chiraquisme dans les DOM-TOM, la Guadeloupe de Lucette
Michaux-Chevry, la Nouvelle Calédonie de Jacques Lafleur, la Polynésie
Française de Gaston Flosse. Cette avancée historique ne peut ni ne doit masquer
cependant la nature profondément autoritaire d’une cinquième République qui,
outre mer, est trop souvent une République bananière : Gaston Flosse a gouverné
pendant vingt ans la Polynésie Française sous le sceau du clientélisme, de la
discrimination ethnique et de la contamination nucléaire. Son retour aux
affaires serait un déni pur et simple de la volonté exprimée dans les urnes du
peuple polynésien et de son droit à l’auto-détermination.
Cet événement dramatique, traité de manière méprisante, mineure par les médias
nationaux intervient au moment où se pose le problème de l’absence de gestion
et de contrôle par le parlement de la politique internationale du pays,
actuellement monopolisée par le président de la République (cf. la question de
l’intégration de la Turquie à l’Union Européenne).
Par conséquent les organismes sous-signés demandent que :
1. les médias d’Etat (chaînes de télévision, radios publiques) informent
régulièrement et de façon plus complète les citoyens de la situation dans les
DOM-TOM, au même titre que de celle de l’hexagone, d’autant plus que RFO (la
chaîne télévisée) vient d’intégrer France-Télévision (rappelons que la chaîne
radiophonique RFI ne peut elle être captée qu’en Ile de France).
2. une commission d’enquête parlementaire fasse la lumière sur les
responsabilités des différentes parties en présence dans la crise polynésienne
: chantage aux subventions de la part du gouvernement ? absentéisme des partis
de gauche lors du vote de la motion de censure ?...
3. la politique non hexagonale de la France (politique étrangère, de
Coopération, des DOM-TOM...) soit gérée et contrôlée par le parlement
4. étant donné la suspicion qui pèse sur la régularité de ce renversement de
tendance, une nouvelle élection permette au peuple polynésien d’exprimer sa
volonté majoritaire
Premier signataire : FFA (Fraternité Franco-Africaine)