"Nous n'avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n'aidons en rien, nous ne trahissons rien, et nous n'oublierons pas."
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Mis en ligne le 22 octobre 2004

PropagLande

Activité révolution®.
Eminemment ludique, farouchement joyeuse et fortement nécessaire

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Il faut avoir en tête que les personnes qui ont le plus intérêt à ce que vous vous satisfaisiez de votre rôle de citoyen-spectateur ne vous ont pas attendues... La propagande, plus connue sous le gentil euphémisme moins connoté qu’est la "communication", est utilisée par les systèmes de pouvoir, dans les cercles dirigeants de la grande industrie, dans les entreprises de relations publiques, elle est le fruit d’une stratégie soigneusement pensée, mûrement réfléchie.


-  Rappel : " Depuis que l’homme a appris à s’exprimer par la parole, par l’écriture et par les symboles, il a usé de tous les moyens pour atteindre ses objectifs : tromperie, manipulation, désinformation. La rhétorique, la transmission d’idées dans les programmes iconographiques (peinture, sculpture), la rétention et la répression des informations, comme la destruction des symboles, sont des outils parmi d’autres. "

Si le B.A.R.O.U.D est omniscient, omnipotent et rébarbatif, il ne met aucunement en avant un dogme docte, il ne prône que pour mieux la ridiculiser l’omniscience d’une orthodoxie lyrique infondée. Il met néanmoins tout en œuvre, et notamment la propaglande, pour diffuser ce qui à ses yeux peut être utile aux révolution®.

Mais, bon sang, qu’est-ce donc que ce truc, la propaglande ? Ok, Ok... Nous y voilà...

Au cours du siècle dernier une partie non négligeable du prolétariat à répondu favorablement aux sirènes du réformisme social-démocrate, qui à leurs yeux semblait constituer un projet de société fiable, crédible et réaliste.

Ce sentiment était bien sûr appuyé par les défenseurs du capitalisme qui mirent tout en œuvre pour discréditer les mouvements révolutionnaires, aidés brillamment par leur allié de circonstance, la bureaucratie soviétique. Tout fut fait pour lutter contre les révolutionnaires, militairement (je ne vais pas vous faire ici un cours d’histoire) ou peut être plus efficacement encore, au moyen de la propagande. Il apparaissait ainsi à la fin du XXème siècle presque risible de se dire publiquement révolutionnaire, communiste, ...

Celui qui osait contester le bien fondé des marchés passait pour un fou déraisonnable ou un aliéné archaïquement attaché à des concepts qu’on proclame partout révolus : prolétariat, lutte des classes, impôt, justice... Lorsque des laquais du capital comme J-P Raffarin répètent partout qu’ " il faut renoncer aux vieux clivages idéologiques ", il ne fait que souhaiter entériner ce qui a trop longtemps été la réalité de la vie politique française et des pays dits développés : Il veut nous faire croire que le discours de la droite n’est pas un discours idéologique, que le capitalisme n’est finalement qu’un état de fait, sorte d’avancé irrémédiable du progrès, il est même d’accord avec les membres d’ATTAC et ceux qui prétendent lutter contre " la pensée unique " pour affirmer qu’il faudrait peut-être en limiter les dégâts, voir lui fixer quelques règles... La gauche réformiste socialodémocrate, si elle a pu faire illusion en tenant ce discours pendant la période de reconstruction et de forte croissance qu’a connu l’occident après le second conflit mondial, n’a maintenant que deux choix possible :

-  Se fondre à terme dans une alliance cette fois ouvertement au service du capital et du Medef (le parti socialiste français rejoindra-t-il l’UMP ou va-t-on mettre en place un système électoral permettant l’alternance au pouvoir entre ces deux partis siamois ?)

-  Procéder à un changement de cap historique et assumer le rôle de parti politique des travailleurs et du prolétariat en mettant en place un ambitieux programme de redistribution des richesses et une politique " vraiment à gauche " qui se démarque formellement et dans les faits de l’idéologie capitaliste, même camouflée sous ses nouvelles appellations : Libéralisme, néolibéralisme, ...

Si c’est la première alternative qui est choisie (et avec des cadres du P.S. comme DSK ou Fabius, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement), la porte est grande ouverte pour l’arrivée sur la scène politique d’un grand parti populiste d’extrême droite, comme les récentes élections française l’on déjà laissé présager...

A moins que l’extrême gauche, et tout ce que notre pays compte de forces " révolutionnaires " n’ai la capacité de redonner aux citoyens l’envie de s’investir dans la politique et les moyens de lutter contre le rouleau compresseur de la propagande capitaliste.

Mais comment faire, me direz-vous sournoisement, quand les médias sont contrôlés par ceux qui ont tout intérêt à ce que se mette en place ce bipartisme de façade ? Ben, voilà, c’est à ce moment qu’intervient la propaglande. Arme efficace s’il en est, la propaglande est l’outil du révolution®.

Au niveau pratique, elle consiste à recueillir un maximum d’informations " alternatives ", provenant de sources diverses et qui sont le terreau nécessaire à toute analyse : On ne peut en effet avoir une vision sensée des choses (de la situation économique ou politique d’un pays, des conflits, ...) si l’on s’en tient à l’information que véhiculent les médias traditionnels, traditionnellement aux services du pouvoir et des intérêts de ceux qui les possèdent. Le propaglandeur essaiera donc de débusquer l’information la plus fiable possible et bien sûr de faire partager le fruit de ses recherches aux autres révolution®.

Techniquement, le propaglandeur se devra d’accomplir un exercice que nous nommerons, parce qu’il faut bien lui donner un nom, recadrage. Soyons concis. Il s’agit là d’une analyse dont le principe est de l’ordre du saut qualitatif. Le racadrage consiste donc à interroger systématiquement le bien fondé des assertions exprimées comme des évidences, en utilisant toutes les informations disponibles.

Mais le recadrage peut être effectué sans qu’on ai forcément de réponse aux différentes questions qui découlent de son application. Disons que c’est le nécessaire à la déconstruction du discours fallacieux rabâché par ceux qui veulent " faire l’opinion ", discours convenu mélange de propagande, de désinformation, de manipulation. La force de ce discours est justement qu’il est rabâché à longueur de journée et qu’il s’appuie sur des simplifications et des omissions qui font qu’il peut sembler difficile de lui résister.

Un exemple de recadrages plutôt d’actualité :

On entend partout, et ça semble être plus qu’une évidence pour une partie non négligeable de la population, les arguments suivants :" Il faut intervenir militairement en Irak parce que ce pays détient des armes de destruction massive, parce qu’il ne se soumet pas à une résolution du conseil de sécurité des nations unies et parce que Saddam est un dictateur sanguinaire, initiateur du génocide des populations kurdes iraqiennes."

Petit travail de recadrage :

-  Quels sont les pays qui possèdent le plus d’armes de destruction massive ?

On peu aisément imaginer que ces pays sont les USA, la Chine, l’URSS, peut être la France et l’Angleterre...

-  Pourquoi plus que les autres ces nations auraient le droit de posséder de telles armes ?

On pourrait ensemble discuter de ce qu’est un "état voyou"...

-  Pourquoi un pays se verrait-il interdire la possession de telles armes ? Parce qu’il a violé l’intégrité territoriale d’un autre pays (Koweït) il y a plusieurs années ?

Mais il semblerait que ce soit également le cas de l’Indonésie (Timor) et d’Israël (Palestine ( !), Jordanie, libye,...), deux nations pour lesquelles il n’est malheureusement pas question de demander qu’elles réduisent leur armement, d’ailleurs en grande majorité acheté aux USA et en Europe (comme l’armement irakien en fait [ricannements]...).

-  Quels sont les pays qui ne se sont pas soumis à au moins une des résolutions du Conseil de Sécurité ?

Le pays qui a le plus violé les résolutions du conseil de sécurité est Israël, suivi par la Turquie, deux partenaires économiques (embargo !??!) privilégiés de "l’Occident" et des USA. Pourquoi ne pas intervenir diplomatiquement ou militairement contre ces nations pour les contraindre à respecter ces résolutions ?

-  Saddam est un dictateur sanguinaire.

Oui, comme beaucoup d’autres, avec qui malheureusement nos gouvernements travaillent et coopèrent en toute bonne conscience (quand ils ne les ont pas tout simplement mis en place).

-  Saddam a commis des actes de génocide contre la population kurde.

Oui, comme les dirigeants Turcs (qui fait partie de l’OTAN !!!). De plus, durant cette période, en plein génocide, la France, l’Allemagne et les USA vendaient à Saddam, en toute connaissance de cause, les armes nécessaires à cette colossale infamie (qui n’aurait d’ailleurs pas été possible sans notre aide et notre "accord").

Bon, on pourrait continuer des heures juste sur cette question iraqienne et démonter ainsi tous les arguments fallacieux légitimant cette cynique course au pétrole... Je pense néanmoins qu’il faudrait faire en sorte que Saddam quitte le pouvoir et que le peuple Iraquien puisse prendre en main son destin et bénéficier des énormes richesses pétrolières du pays. Je ne suis pas certain que ce soit là la volonté des États-Unis...

Vous aurez noté que cette technique de recadrage peut également s’avérer être un formidable outil de rhétorique...

Vous êtes décidément très malins.

En effet ce saut qualitatif permet, dans la confrontation d’idées, de s’extirper de notre volonté naturelle de répondre aux questions ou aux thèses de "l’adversaire" sur le même plan que celui-ci, et donc de tomber dans son piège (se battre avec les armes qu’il met à notre disposition, les siennes, les présupposés rabâchés par lui et qui sonnent comme des évidences) et de recadrer son discours de façon à en dévoiler les incohérences, les supercheries, les omissions volontaires et les non-dits, la part de dogme, de désinformation et d’idéologie qu’il contient.

-  On ne peux par exemple que se ridiculiser en parlant des retraites si on accepte de suivre le raisonnement du MEDEF : vieillissement de la population-allongement de la durée de cotisation ou augmentation des prélèvements chez les travailleurs (ou les deux...).

On se querelle ici pour savoir jusqu’à quel moment retarder le départ à la retraite et de combien augmenter les prélèvements sur les travailleurs.

Recadrage :

Si on part du principe suivant : La France est un pays riche et civilisé, de sorte qu’un travailleur français, après un certain âge, et même une personne âgée qui n’aurait pas travaillé,doit avoir un revenu décent garanti (par l’Etat ou la communauté).

Le débat prend tout de suite une autre tournure, il porte sur où il faut prélever de l’argent pour garantir à tous une retraite et une vieillesse décente. On peut alors commencer à parler redistribution des richesses, et des prélèvements qu’il faut effectué sur le capital, toujours de moins en moins taxé ect...

Lire à ce sujet notre "dossier retraires"

Bon, on peut trouver des centaines d’autres exemples où on voit que les journalistes, les syndicalistes et les politiciens prétendument de gauche sont soit trop cons pour comprendre que le gouvernement de la soubrette du patronat formule les questions de façon à diriger comme il le veut le débat, soit complices de cette mise en scène fétide de ce qui est sensé représenter l’arène politique et le débat d’idée en France. Malheureusement pour eux, je ne suis pas sûr de pouvoir répondre à cette question...

Bon, c’est tout ce que je vous dis pour le moment sur la propaglande... N’oubliez jamais que cette activité est par essence éminemment ludique, farouchement joyeuse et fortement nécessaire, comme toute activité révolution®. Pour plus d’infos, les plus téméraires contacteront le BAROUD©.

Oubliez donc toutes les conneries que vous avez lues sur cette page et achetez-vous les livres suivants :

Vladimir Volkof, Petite histoire de la désinformation, Ed du Rocher, 1995.

Jacques Ellul, Propagandes, Economica, 1990.

Chomsky, De la propagande, Fayard, 2002

iSo/BAROUD

A propos de rhétorique, les révolution® feront attention à ne pas reproduire l’exaltation dogmatique de certaines organisations " progressistes " ( !!) dont les membres sont incapables de " prêcher " à d’autres qu’à des convertis, ne sachant que ressasser inexorablement la propre orthodoxie du groupe, sur un mode quasi-religieux : Ce fanatisme mécanique est la preuve de l’absence de réflexion, de la négation du dialogue et de la nécessaire contradiction qui en naît pour faire progresser et avancer les connaissances, la compréhension, le discernement et la raison.

Ne venez pas chercher au B.A.R.O.U.D © des explications clés en main pour vous aider à saisir et vous lamenter sur la triste réalité du monde et encore moins des théories fumeuses sur une chimérique utopie que la mise en œuvre d’un supposé programme pourrait faire surgir bientôt.

Publié le vendredi 22 octobre 2004
Mise à jour le lundi 8 octobre 2007

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