"Les droits de l’homme avant, pendant et après l’élection présidentielle ont été violés au Togo, la dignité humaine n’est pas respectée et nous tenons le pouvoir pour responsable", a déclaré à la presse Eklou Clumson, vice-président de la LDHT, qui réclame une enquête internationale indépendante.
La radio publique a annoncé que le président togolais Faure Gnassingbé prévoyait l’ouverture d’une enquête nationale indépendante.
Dans un rapport de 11 pages, la LDHT estime que 811 personnes ont été tuées depuis la mort de l’ancien président Gnassingbé Eyadéma, le 5 février, dont 790 pendant la période électorale, et que les viols se sont multipliés au cours des heurts à Lomé et dans d’autres zones de ce petit Etat d’Afrique de l’ouest.
Selon le rapport, 4.500 personnes ont été blessées.
"C’est une surenchère, 800 morts dans une communauté, c’est très visible. Mais nous n’avons pas de chiffre", a déclaré une source médicale indépendante à Lomé.
Un porte-parole de la principale coalition d’opposition a estimé vendredi le bilan à environ 300 morts, mais a précisé que des informations arrivaient encore des villes de province.
La situation est devenue chaotique au Togo après la nomination de Faure Gnassingbé comme président quelques heures après le décès de son père, qui tenait le pouvoir depuis près de 40 ans. De violentes manifestations et l’émotion internationale l’ont incité à démissionner et à organiser un scrutin présidentiel.
Les violences ont éclaté entre partisans de l’opposition et forces de sécurité après la confirmation de Faure Gnassingbé à la tête du pays à l’issue de élection présidentielle du 24 avril.
(Lire l’article sur Africatime)
Le 12 mai, à Strasbourg, les eurodéputés ont adopté une résolution qui réfute la « légitimité des autorités issues du scrutin » présidentiel du 24 avril. Relevant de « graves irrégularité », ils « soulignent que ces élections ne répondent pas aux conditions préalables à la reprise » de l’aide européenne. Ce faisant, le Parlement européen prend le contre-pied du commissaire européen chargé du Développement et de l’Aide humanitaire, Louis Michel. Le 6 mai, ce dernier avait pris « note de l’investiture » de Faure Gnassingbé, à la tête de l’Etat togolais. Les eurodéputés demandent au contraire « de nouvelles élections présidentielle et législatives », mais aussi « une conférence nationale » avec les partis politiques et la société civile.
(Lire l’article de Monique Mas sur le site de RFI