Jean-Louis Sagot-Duvauroux connaît ces situations de l’intérieur. Très impliqué dans la vie artistique du Mali, il s’est marié dans ce pays et son fils a la double nationalité. À la suite d’actions éducatives menées en banlieue parisienne, il tente ici de démêler l’écheveau.
Comment se construit-on quand la langue de la crèche et de l’école n’est pas celle qu’on entend à la maison ? Quel regard les enfants français de parents africains portent-ils sur le « bled », sur la culture de leurs parents, sur la France, sur eux-mêmes ? Filles ou garçons, originaires d’Afrique mais aussi des Antilles, bons ou mauvais sujets, français par choix ou parce que c’est comme ça, ils font partie de notre jeunesse. La société française est-elle prête à les reconnaître comme ses enfants ?
À partir d’exemples vécus, ce texte décape avec vigueur les termes obligés des politiques dites d’« intégration » : origine, communauté, métissage, cultures... Mais il a surtout vocation à être utile. Utile aux éducateurs, aux élus, aux responsables de collectivités à qui il permettra d’éviter bien des pièges. Utile aux jeunes souvent perdus dans les confusions identitaires. Utile aux parents africains d’enfants français qui aimeraient leur faire comprendre l’Afrique. Utile à la société française qui doit apprendre à aimer sa jeunesse sous tous ses visages.