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Mis en ligne le 15 février 2006

L’Afrique et la mondialisation : Bilan d’une journée de réflexion

Continuer à résister
Donner un contenu idéologique à la résistance

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Pour une première dans l’histoire du Sénégal et de l’Afrique, les syndicats, la société civile, les partis politiques, opposition comme pouvoir, ont créé un consensus, voire une unité pendant plus de 12H d’horloge autour « du devenir de l’Afrique dans UN monde où la globalisation s’impose comme une réalité incontournable ».

L’Afrique n’est pas invitée au train de la mondialisation ;elle y est contrainte. Le combat n’est pas d’accepter ou de refuser cette réalité mondiale nouvelle, mais de lever les contraintes qui nous empêchent de jouer les premiers rôles dans la marche actuelle du monde.

Lever les contraintes, c’est continuer à résister à l’image des générations précédentes qui ont pu faire face à toutes les injustices historiques.

L’auteur d’ un destin pour l’Afrique , Maître Abdoulaye WADE, a posé un postulat de départ intéressant. La résistance africaine a toujours été sous tendue par une idéologie : notre effort séculaire de résistance à toutes les formes d’oppressions, d’esclavage, de colonisation. Dés lors, il nous faut cerner les types d’agressions modernes qui tirent l’Afrique vers le bas et donner un contenu idéologique à la résistance que notre génération se doit d’engager.

Le lien entre la résistance et l’idéologie qui doit la sous tendre montre la nécessité d’une stratégie qui permettra à nos intellectuels d’engager le peuple vers la victoire c’est à dire, l’émergence.

Le lourd passif hérité de la colonisation, de l’esclavage, des guerres mondiales, constitue autant de plaies purulentes auxquelles nous devons faire face.

La balkanisation de l’Afrique, qui a été le fruit d’un monde en prise avec une volonté de puissance poussée à l’infini, a fini de diviser nos familles, nos cultures, nos Peuples au nom de l’instinct égoïste d’une prétendue puissance « civilisatrice"

Le Sida qui, de l’avis de tous, risque de détruire des pays entiers avec des dégâts aussi énormes que n’importe quelle arme nucléaire

Le binôme aide - crédit. La dette

L’aide au développement, à cause des conditions qui président à sa mise en oeuvre, au lieu d’aider l’Afrique à se passer de l’aide, l’asservit et crée des réflexes d’infériorité qui, a long terme, réduisent la capacité créatrice des masses. La politique de la main tendue impose toujours au demandeur de baisser la tète. Autant d’agressions qui ont vicié les relations avec les pays dits du Nord, agressions auxquelles l’Afrique est en train de résister.

La résistance suppose aussi la remise en cause de certains concepts conçus pour transformer des relations entre peuples en rapports de domination, grâce à ce que nous pourrons appeler une « avance psychologique » qui se transmet de génération en génératon..

Le Nord et le Sud : un Nord riche face à un Sud, pauvre et misérable, qui devra éternellement tendre la main. Les enfants nés au Nord, grandissent avec la fierté mal placée d’avoir la mission historique de devoir aider ceux du Sud , la porte est alors ouverte au mirage, à l’émigration mais aussi au développement insidieux du grave complexe d’infériorité chez les jeunes du Sud. Il faut, dés lors, refuser cette forme de dualité et engager le combat pour un partenariat entre les deux blocs et créer une plus grande solidarité entre les pays du Sud, avec l’objectif de passer vers le Nord sans changer de latitude.

Le Tiers monde , ce concept a été galvaudé, perverti, faisant de nos pays l’arrière monde ou l’antichambre du vrai monde, comme s’il pouvait exister des quarts monde ou des huitième de monde. Il faudrait restaurer le véritable sens de Tiers monde par une plus grande solidarité entre les pays d’Afrique et d’Asie.

L’aide au développement et la dette : après avoir vidé le continent de ce qu’il avait de meilleur, en ressources humaines, en matières premières, il serait dommage de considérer les miettes que nous jette l’occident comme une forme d’aide ou de dette. La véritable dette que l’ensemble de l’humanité ne petit solder, qui s’est accumulée depuis l’esclavage et les guerres mondiales, c’est : la dette de sang.

Les relations entre l’Afrique et le Nord simulent, à s’y méprendre, l’histoire du jardinier qui après avoir arrosé ces jardins, aujourd’hui fertiles, que sont l’Europe et l’Amérique, sans rémunération, sous le fouet et la torture, réclame à juste titre sa part des récoltes ou à défaut, exige un partage des produits du jardin entre l’héritier du jardinier et les descendants du propriétaire du jardin qui s’appelle le Nord. A la place du partage, on nous jette des résidus pour ne pas dire les invendus arrivés presque à pourriture, pour se donner bonne conscience sous une forme d’aide ou de dette, assujetties à des conditions souvent impossibles.

L’Afrique a et doit réclamer sa part dans ce jardin fertile qu’est l’Europe et exige du monde la reconnaissance du rôle de notre continent dans la construction et dans l’entretien des Amériques et de l’Europe. C’est pourquoi, il n’est pas de trop de considérer l’aide et la dette comme la plus grosse escroquerie de l’histoire.

C’est au nom de cette vérité historique que l’humanité se doit de rétablir une des injustices les plus inconcevables, les plus irresponsables que constitue l’absence de l’Afrique du concert des Nations qui détiennent le droit de veto aux Nations Unis. Aucun argument ne peu justifier le silence mondial, à moins de considérer le peuple africain comme le huitième monde ou l’anti-chambre du vrai monde.

Si l’argument est le prix payé durant la guerre mondiale, aucun pays n’a autant que l’Afrique versé du sang pour la défense de la liberté. Le poids démographique ou le poids tout simplement de l’Afrique, ne saurait être évoqué. L’heure est venue pour l’humanité, au delà de l’Afrique, engager un vaste courant de contestation d’un silence mondial face à une des injustices les plus purulentes de l’histoire.

Pourquoi le monde libre, dit "des droits de l’homme", a pu aussi longtemps priver un continent entier de ce droit élémentaire à participer à la gestion des Nations Unies. L’absence de l’Afrique du concert des Nations qui détiennent le droit de veto est injuste, le silence qui l’entoure est coupable et tous les continents se devront de se mobiliser pour le rétablissement de l’Afrique dans ses droits. Le droit de veto, la reconnaissance de la dette de sang, sont autant de lutte à portée historique qui peuvent et doivent mobiliser toutes les énergies et créer les conditions de ce qui pourrait s’appeler un consensus africain voire tiers mondiste ou mondiale.

Si cette journée de bilan a permis de relancer le débat ou de poser les axes de résistance de l’Afrique dans ce combat pour la dignité et la liberté, elle doit alors se pérenniser et s’africaniser. La mobilisation populaire, la prise de conscience des femmes, des jeunes et des enfants de la nécessité de s’unir autour des dirigeants pour la réalisation des Etats-Unis d’Afrique sont, dés lors, perçues comme une urgence si nous voulons continuer à résister victorieusement.

-  L’Europe ne construira pas l’Afrique à la place des africains.

-  Notre continent ne se redressera que par l’apport fécond de ses filles et fils.

Nous gardons espoir pour l’Afrique et faisons nôtre la conviction du Président WADE, que notre continent sera le demier réceptacle de la science et de la technologie mais, pour ce faire, les africains devront s’y préparer et s’approprier les outils modernes.

Nous osons croire que cette journée de réflexion n’est que le début des multiples discussions, engagées par toutes les couches sociales africaines, pour ce nouveau consensus africain autour des intérêts stratégiques de notre continent

Puissent les participants maintenir à jamais le flambeau, l’étendard et les pérenniser pour accélérer la marche inéluctable vers les Etats-Unis d’Afrique.

Par Le Dr Bacar DIA, leader du Front Populaire Ministre de l’ Information et porte parole du gouvernement

Publié le 14 février 2006 par le quotidien Le Soleil (Dakar / Sénégal)

Publié le mercredi 15 février 2006
Mise à jour le mercredi 15 février 2006

Popularité: 78 /100


Vos commentaires:

> L’Afrique et la mondialisation : Bilan d’une journée de réflexion

Après l’appel de Bamako, voilà bien la suite espérée dans les milieux dirrigeants qui s’amorce, en reprenant la parole avec cette troisième voix/voie en qualité toute première.

Merci mon Iso d’éplucher pour nous la presse africaine afin de nous livrer leur point de vue , car celui de nos média sur l’Afrique n’a rien de convainquant depuis bien longtemps...

ZGAL 2006-02-15 15:15:47

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