"Nous n'avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n'aidons en rien, nous ne trahissons rien, et nous n'oublierons pas."
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Mis en ligne le 6 mars 2006

"Les Putes" : Lettre ouverte à ceux qui veulent nous abolir

Samedi 18 mars 2006
PUTE PRIDE : 18 mars - départ à 14H Place Pigalle

Thèmes associés :
>> Economie

La marche de la fierté des travailleuSEs du sexe, la PUTE PRIDE, aura lieu le samedi 18 mars 2006 - départ Place Pigale à 14H00


Nous sommes fièrEs d’être des travailleuSEs du sexe. Nous sommes en colère contre tous ceux qui veulent nous abolir. Nous ne supportons pas le discours abolitionniste qui est à notre égard culpabilisant, victimisant, méprisant, et tout simplement stigmatisant.

Les abolitionnistes n’ont rien compris. Ils croient savoir ce qui est bon pour nous alors que le plus souvent ils n’ont jamais pratiqué notre métier et ne savent donc pas de quoi ils parlent. Ils se positionnent comme des omniscients qui peuvent parler à la place des premièrEs intérésséEs et dire de nous tout le mépris qu’ils pensent. C’est de la confiscation de la parole, c’est de l’oppression qu’il faut combattre. Par leur discours, les abolitionnistes nous réduisent à des corps, à des objets inconscients de ce qu’on nous ferait subir. En réalité, nous ne supportons pas que ces personnesprétendent nous aider à nous en sortir alors même que nous voulons y rester... sur le trottoir.

Nous ne vendons pas notre corps. Nous rendons des services sexuels payants, et cela ne nous empêche pas d’en rendre aussi des gratuits. Lors d’un service sexuel, qu’il soit payant ou gratuit, il ne s’agit pas de donner son corps mais de partager un plaisir, une affection, un sentiment avec quelqu’un. Il n’y a aucun rapport entre toute attaque à l’intégrité physique d’une personne parfaitement condamnable et le fait de faire l’amour pour de l’argent. Les comparaisons avec les ventes d’organes sont ignobles.

Bien entendu nous nous servons de notre corps pour travailler, ce que font d’ailleurs tous les travailleurs même ceux qui prétendent ne se servir que de leur intellect. Même ceux là sont bien obligés de déplacer leur derrière pour se rendre sur leur lieu de travail. Pardonnez nous cette évidence mais ils se servent bien de leur main pour écrire ou de leur bouche pour parler afin de mener à bien leur travail. Nous nous servons nous aussi de nos corps pour travailler et en particulier de notre tête car la jouissance sexuelle n’est pas qu’un simple mécanisme physique.

Les abolitionnistes ne parviennent pas apparemment à distinguer le désir du consentement. Il faut croire qu’ils ne peuvent pas vivre leur sexualité sans que jamais ne rentre en jeu autre chose que le désir. Ils ne se demandent même pas en quoi ce désir peut être motivé par des enjeux complètement extérieurs à leur corps ou personnalité. Il nous semble au contraire que le désir sexuel se nourrit non pas seulement du simple corps ou personnalité des partenaires potentiels mais de tout un contexte de représentations fantasmées qui prennent aussi en partie compte des rapports de domination, du pouvoir, et de l’argent. Se prostituer peut également pour certaines être une activité très excitante sexuellement, et source de plaisir.

Certains abolitionnistes prétendent que nous ne respectons pas notre corps. Nous prétendons le contraire. Lorsque les deux ou plusieurs parties tirent chacun profit de la relation sexuelle, il n’y a aucun perdant. La/le travailleuSE du sexe est même la/le plus sûrE d’en tirer profit puisque même si aucun plaisir n’est éprouvé (ce qui peut arriver lors de rapports non rémunérés également) elle/il en retirera au moins quelque chose à la fin. Le vrai respect dans cette affaire est le respect des conditions conclues entre les différentes parties dès le départ. La première exigence que doit être le consentement est obligatoirement présente puisqu’il s’agit d’un contrat explicite dès le premier instant de la rencontre, contrairement à d’autres formes de relations sexuelles où le consentement s’obtient à force de persuasions. Si on considère vraiment les prostituéEs comme des sujets libres et sachant ce qu’elles/ils font, il y a plus de chance qu’on les respecte par la suite. Nous considérer comme des victimes, nous réduire à des simples corps, objets de transactions confortent plutôt ceux qui veulent s’approprier nos corps, c’est conforter les violeurs dans l’image qu’ils ont des prostituéEs. Bien plus que les violeurs, les abolitionnistes sont parvenus à convaincre la quasi-totalité de la société de l’image qu’elle doit avoir des travailleuSEs du sexe. En effet, de nos jours, les jeunes femmes s’extraient volontiers dans le contexte sexiste ambiant des stigmates de putes ou soumises. Mais n’est ce pas les renforcer justement de vouloir à tout prix s’en extraire ? Et de laisser donc tout un chacun penser tout le mal qu’il souhaite de celles/ceux qui ne vivent pas leur sexualité dans le cadre normatif du « ni pute ni soumise ». Être pute ou être soumise ne signifie pas forcément être opprimée dans la relation qu’on entretient avec son partenaire d’autant plus quand cette relation est sexuelle. On peut jouer des rapports de domination via sa sexualité et en jouir. On peut démontrer ainsi que ces rôles ne sont que des rôles, qu’ils sont interchangeables et placer la sexualité hors du cadre purement génital. L’important est de pouvoir être conscient que le rôle qu’on exerce dans sa sexualité ou dans tout type de rapport n’est qu’un rôle que l’on joue et qu’on peut le refuser à tout instant. Il n’y a rien de figé dans la sexualité, rien de normal. On peut jouir de toutes les situations à partir du moment où chaque personne qui y participe le veuille bien. Mais pour que le consentement soit réel, il est préférable que les individus aient conscience du rôle qu’ils occupent dans la relation qu’ils entretiennent, et que ce rôle, non seulement elles/ils l’acceptent mais l’aient vraiment choisi. Une pute sait très bien quand elle exerce son métier si elle est contrainte ou pas de le faire, elle sait très bien si elle est victime ou non. Peut on en dire autant de la femme au foyer qui ne sait peut être pas très bien pourquoi elle est assignée à résidence, contrainte au travail domestique, considérée comme un moyen de reproduction, et enfin réclamée pour ses services sexuels ? Quel profit tire t elle de cette relation avec son mari, « unique client légal » en comparaison de la pute et de ses clients ? La source de revenus est unique : ce que son mari lui donne, le travail fourni beaucoup plus important puisqu’il ne s’agit pas que de services sexuels et que c’est 24Hsur24, et le contrat n’est pas renouvelable à moins d’un divorce. Il nous semble que la prostitution au contraire est un moyen d’échapper aux dominations d’un papa, d’un patron ou d’un mari. Malheureusement, certaines féministes au lieu de servir la cause de TOUTES les femmes, nous comprises, ont préféré passer alliance avec des intégristes catholiques afin de nous abolir. Nous préférons nous réclamer d’un féminisme qui ne restreint pas la libre disposition du corps et qui ne dicte pas ce que doit être nos sexualités.

La deuxième exigence de respect dans un rapport sexuel qu’il soit prostitutionnel ou pas est le refus de prises de risques d’une contamination. Le port du préservatif masculin ou féminin est le seul moyen de se protéger du sida et autres I.S.T. Les abolitionnistes ont la fâcheuse tendance de nous considérer prostituéEs comme des vecteurs de maladies vénériennes. Ils ont évidement tort. Ils oublient que nous, les prostituéEs avons été parmi les premièrEs à adopter des pratiques de prévention face à l’épidémie de sida dès le début des années 1980. Ils oublient que les prostituéEs font partie des rares personnes qui pratiquent des fellations protégées. Toutes les prostituées ne le font pas bien entendu, mais elles/ils sont certainement celles/ceux qui le font le plus. Ils ne s’imaginent pas non plus que les prostituéEs sont de véritables actRICEs de prévention car elles/ils apprennent à leurs clients ce qu’est le port du préservatif. Parmi les groupes menacés par le sida, les prostituéEs sont peut être de celles/ceux qui sont les plus responsables face à l’épidémie. Assumer le fait de se prostituer revient aussi à assumer sa prévention.

Vouloir abolir le métier, n’est évidement pas un moyen d’endiguer l’épidémie. Plus les prostituéEs ou leurs clients seront pénaliséES, répriméEs, plus il leur sera nécessaire d’échapper à cette répression et leur santé ne deviendra alors qu’une préoccupation secondaire voire n’en sera plus une du tout.

Il n’y a pas de problème de la prostitution, il y a les problèmes que rencontrent les prostituéEs. Ces problèmes sont engendrés ou confortés à cause des abolitionnistes. Il s’agit de la répression accrue à notre égard récemment due à la loi Sarkozy sur le racolage passif. Il s’agit de la non reconnaissance de notre travail et du refus de nous voir accorder des droits, les plus élémentaires, ce dont jouissent tous les travailleurs.


Les Putes :

Qui sommes nous ?
-  Nous sommes des prostituéEs : femmes et transpédégouines.
-  Le groupe Les-Putes a pour but de rassembler les travailleuSEs du sexe au sein d’un groupe activiste qui vise à la reconnaissance de nos intérêts et à l’aboutissement de nos revendications.
-  Notre mouvement est ouvert à touTEs les putes, quels que soient notre origine, genre, orientation sexuelle, mode de travail, etc.
-  Nous récusons toutes les discriminations et formes de rejets.
-  Nous aimons notre métier, nous aimons nos clients : nous sommes fièrEs d’être des Safe Sex Queens.
-  Nous ne vendons pas nos corps mais proposons des services sexuels, c’est notre métier et nous le faisons bien : nous sommes des professionnelLEs du sexe. Que voulons nous ?

Nos revendications sont d’ordre politiques, sociales et sanitaires. Ainsi nous militons pour :

-  L’abrogation de la loi Sarkozy,
-  La légalisation de la prostitution en France,
-  Des papiers pour touTEs (EtrangerEs et Trans’),
-  La reconnaissance de nos droits sociaux, l’égalité des droits avec les autres travailleurs,
-  La pénalisation de toutes les discriminations putophobes et l’intégration de la putophobie dans les sujets pris en considération par la HALDE,
-  Un tarif minimum pour les passes,
-  Le libre choix du statut et des conditions de travail : profession libérale, statut salarié, etc.
-  La création d’une Journée Nationale en mémoire des putes persécutées, assassinées et déportées,
-  Des actions ciblées de prévention des IST, du VIH/sida et des Hépatites. Nous nous élevons également contre toutes les oppressions dont vous faisons l’objet. En particulier :
-  les violences physiques et verbales : viols, passages à tabac, insultes, meurtres, séquestration, tortures...
-  Le racisme, le sexisme, l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, et la putophobie,
-  Le rejet, l’exclusion sociale,
-  La non-reconnaissance de notre travail et de nos droits. Nous demandons donc une régularisation à tous les niveaux et une reconnaissance de notre profession, des textes, lois et actions nous protégeant dans l’exercice de nos fonctions. L’illégalité est la porte ouverte à tous les abus.


"Les putes" racolent près de Matignon : "plus de caresses, moins de CRS !"

Un nouveau groupe, composé de "travailleurs du sexe" et baptisé "les putes", a mené samedi sa première action militante, aux abords de l’hôtel Matignon à Paris, où ses membres ont feint de racoler les passants, en exigeant l’abrogation de la "loi Sarkozy" votée il y a trois ans, a constaté un journaliste de l’AFP.

Une douzaine de personnes des deux sexes ont surgi vers 14H30 rue de Varenne, feignant de provoquer les automobilistes et criant des slogans tels que "plus de caresses, moins de CRS !", "vous couchez avec nous, vous votez contre nous" ou "on est putes, on est fières, Sarkozy, c’est la guerre".

Ils demandaient l’abrogation de la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, qui rend le racolage passible de 2 mois de prison et 3.750 euros d’amende. Cette loi a, selon eux, donné "à la police le pouvoir de mépriser encore plus les putes" et "accentué l’exclusion" des travailleurs du sexe.

Leur groupe prépare une manifestation inédite, "la pute pride", prévue à Paris le 18 mars, date anniversaire de la loi. Il s’agit de "faire reconnaître notre métier et nos droits humains", ont écrit "les putes" dans leurs tracts, demandant "la fin de la +putophobie+ qui nous maintient dans un statut de délinquantes ou de victimes".

Une quarantaine de policiers cernaient, vers 15H30, les manifestants allongés sur le bitume. "Restez sur le trottoir", a demandé un policier. "C’est bien ce que l’on demande !", a répondu ironiquement l’un des activistes, avant qu’ils ne soient tous emmenés dans un fourgon de police, pour "un contrôle d’identité" selon la BIVP (Brigade information voie publique).

Parmi les organisateurs, figuraient Cadyne, 22 ans, étudiante en droit "travaillant dans un bar à putes", Thierry, 23 ans, "qui a commencé à tapiner porte Dauphine avant de devenir +escort boy+ sur internet" ou Jean-François, quadragénaire qui se transforme en "maîtresse dominatrice" pour ses clients.

Camille Cabral, fondatrice du PASTT, "organisation pour les droits des travesties et des transsexuelles travaillant dans l’industrie du sexe", s’était jointe à cette manifestation contre la loi sur la sécurité intérieure, qu’elle considère comme "une prohibition déguisée".

source : Le monde du 4/03/06

INFO :

les putes

Publié le lundi 6 mars 2006
Mise à jour le dimanche 11 juin 2006

Popularité: 48 /100


Vos commentaires:

> "Les Putes" : Lettre ouverte à ceux qui veulent nous abolir

Je trouve grave de dire " fières d’ etre putes et soumises ". Je suis un mec et me suis prostitué pour payer mes études, mon loyer...etc. Je me suis fait violer par un client. J’ai arreté par amour de mon petit ami. J’en connais des putes ( hommes et femmes ) qui justement subissent la violence et ce qui en découle ( sous le joug des proxénètes ou pas ) et elles ont surtout envie de s’en sortir. Alors faire croire qu’on s’épanouit avec le trottoir est grave et insultant. Autant je suis pour les révendications des prostitué(e)s qui méritent d’être reconnues comme des êtres humains et pas comme des objets victimes de phobie en tout genre, mais dire qu’on trouve ça excitant de se prostituer, non. Les putes ne sont pas toutes des perver(se)s. Je ne suis pas un pervers et ai tout fait pour m’en sortir malgré des hauts et des bas. Le message ci-dessus est régressiste. Et puis, vous pensez aux enfants qui sont obligés de se prostituer ? Vous pensez qu’ils vont être " fiers " de faire la pute en faveur de la pédophilie ? Souvent les gens ont justement une image des putes comme des personnes aimant se vendre sans scrupules alors que découlent bien souvent des cauchemars, des tentatives de suicide...seulement ça, on n’en parle que trop peu. Faire le trottoir, c’est pas " le pied ", au contraire. Allez discuter avec les filles de l’est ou d’afrique utilisées par les macs et vous verrez si elles sont heureuses de se vendre ! Quant à la prostitution libre, elle existe, oui, mais là ça a trait à la morale individuelle. Alors généraliser collectivement en niant la violence du quotidien des putes, c’est triste.

manstrop 2006-03-11 18:43:54

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> "Les Putes" : Lettre ouverte à ceux qui veulent nous abolir

Salut, je viens de lire ton post avec attention. Je fais partie du groupe Les Putes et je comprends que tu ne te retrouves pas dans nos propos si tu as mal vécu le fait de te prostituer et si j’ai bien compris pour des problèmes d’argent par nécessité plus que par envie. Notre but n’est pas de nier cette réalité qui a été la tienne ou celles encore de trop de personnes mais nous croyons justement que c’est par la reconnaissance de notre métier, et l’obtention de droits que des personnes comme toi pourront s’extraire de la prostitution puisque ce n’est pas leur choix. La question de la fierté, c’est simplement refuser la honte qu’on nous assigne et n’a donc rien à voir avec les violences qu’on peut nous faire subir. Je pense que si des hommes se permettent de violer des putes encore aujourd’hui, c’est justement parce qu’on ne nous considère pas avec respect parce que nous sommes contraints à la clandestinité, que nous n’avons pas accès aux mêmes droits. Comme toi, je me suis déjà fait agressé en travaillant sur le trottoir et je n’ai pas pu porter plainte puisque les flics pensaient que je n’avais pas à être sur le trottoir. C’est contre ce genre de choses que nous nous battons. Rien dans nos propos ne justifie la pédophilie ou autres violences bien au contraire. Notre message est qu’il y a malheureusement beaucoup trop de violences à notre encontre mais que ce sont les conditions de travail qui sont en cause et non la prostitution en tant que telle. Nous ne vendons pas notre corps, nous rendons des services sexuels contre rémunération. Nous ne sommes ni pour ni contre la prostitution, comme on ne peut être ni pour ni contre la boulangerie par exemple, nous voulons simplement défendre nos droits, dont celui de faire cesser toute violence, ou de protéger les mineurs. J’espère que mes explications t’auront rassuré.

Thierry, du collectf Les Putes www.lesputes.org

Thierry zezetta.star@caramail.com 2006-03-13 04:54:56
Pas d’amalgames.
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> "Les Putes" : Lettre ouverte à ceux qui veulent nous abolir

vous avez tous raisons de vous revolter . nous sommes en 2006 , et pas a la prehistoire, vous faites ce que vous faites et ca vous regarde .PERSONNE a le droit de vous juger. moi je pense que vous rendez un grand service a la société, avec tous les viols qu il y a dans le monde , si vous n’etiez pas là , j imagine même pas ce que ce serai.

lola lola1031@hotmail.fr 2006-03-19 16:28:24

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> "Les Putes" : Lettre ouverte à ceux qui veulent nous abolir

Marche des travailleuSEs du sexe samedi 18 mars 2006 départ 14H place Pigalle*

Nous sommes des travailleuses et travailleurs du sexe. Nous voulons pouvoir travailler dans les meilleures conditions de travail qui soient.

Or, depuis l’entrée en fonction du gouvernement nous sommes la cible d’une répression et d’un harcèlement policier accru. L’instauration de la pénalisation du racolage passif - Loi de Sécurité Intérieure, art L50 - fait de nous des délinquantEs encourant des peines de 3750 euros d’amende et de deux mois de prison ainsi qu’une expulsion du territoire pour les étrangèrEs.

Depuis le vote de cette loi, certains policiers abusent de plus en plus de leur pouvoir : contrôles d’identité, confiscation de préservatifs, arrestations, gardes à vue, racket, violences verbales et physiques, viols sont de plus en plus courants. Cette situation engendre également des violences de la part d’hommes qui se sentent d’autant plus légitimes à nous agresser que les forces de l’ordre sont les premières à le faire.

Si nous sommes victimes de cette répression, nous récusons en revanche les discours nous assignant à un statut de victimes de la prostitution. Ces amalgames ne nous rendent pas service. C’est justement grâce à eux que le ministre de l’Intérieur a pu faire passer sa loi, assurant qu’elle permettrait de lutter contre le trafic des femmes et le proxénétisme. Car dans les faits, cette loi a fragilisé l’ensemble des travailleuSEs du sexe. Les tarifs des passes ont fortement baissés. La négociation du préservatif est plus difficile. L’illégalité et la clandestinité sont devenues la porte ouverte à tous les abus.

Nous ne voulons plus être désignéEs ni comme des délinquantEs, des vectRICEs de désordre et d’épidémie, dont la visibilité serait une nuisance, ni comme des victimes, incapables de savoir ce qui est bon pour elles, et dont la parole est confisquée au profit de celles qui voudraient éradiquer la prostitution et nous « sortir de là ».

Par conséquent, nous exigeons :

•L’abrogation de l’art L50 de la Loi sur la Sécurité Intérieure pénalisant le racolage passif, • La régularisation de touTEs les sans papierEs sans condition, • Le droit au changement d’Etat civil pour les trans’ selon leur genre revendiqué, • La reconnaissance de nos droits sociaux, l’égalité des droits avec les autres travailleurs, • La pénalisation de toutes les discriminations putophobes, • Le libre choix du statut et des conditions de travail : profession libérale, statut artisanal,etc. • La reconnaissance d’une Journée Internationale des travailleuses et travailleurs du sexe. • Des actions ciblées de prévention des IST, du VIH/sida et des Hépatites, en direction des clients, • Que notre sécurité soit assurée par les forces de l’ordre et non l’inverse.

contact : Maitresse Nikita 06 60 08 34 67

* venez avec des parapluies rouges, c’est notre signe de ralliement.

Zezetta 2006-03-20 12:50:18
Texte d’appel de la 1ère Pute Pride
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> "Les Putes" : Lettre ouverte à ceux qui veulent nous abolir

PUTE PRIDE

Je me suis rendue à la première manifestation de "la pute pride", qui revendique le droit de travailler "comme tout le monde", sans être arrêtée par les forces de police.

En effet , pour "racolage passif "le fait de se trouver la nuit dans les bois parisiens, les met en risque de se faire arrêter et pour certaine : une reconduite à la frontière.

Souvent des transsexuelles sont dans ses bois... et vous connaissez non combat pour la réinsertion de ces filles, mais rien n’est réaliste par les pouvoirs publiques, aucun plan social, aucune mesure, car la minorité n’est pas représenté en France, les "trans-genre" en France, dérangent !!

A l’heure d’aujourd’hui, on parle du CPE pour les jeunes, mais Pour les "putes" : rien, aucun contrat, aucune aide à l’embauche, sachant que souvent des employeurs refusent de les embaucher, et c’est encore plus difficile si vous êtes transsexuelle et bien-sur, sur le terrain rien n’est fait, pour condamner des employeurs pour :" leur discrimination des trans" !.

Nous sommes obligé de trouver une profession libéral ou dans d’autres domaines comme :l’artistique ou l’hôtellerie mais nullement a l’usine....

Depuis des années, les droits on évolués heureusement, mais les applications sont difficiles, car les gens profitent que cet état pour le moment restant marginal.

Je désire vos commentaires et votre aide pour que les mentalités changent...

Personnellement, je suis adhérente au partie de l’UMP j’ai écris à mon président Nicolas Sarkozy qui n’a pas denié me répondre, sur ces problèmes, comme par exemple au sein de son mouvement, aucun trans-genre n’est représenté, il s’agit pourtant du plus grand mouvement de France !

Cordialement : La baronne.

la baronne labaronnedelanuit@yahoo.fr 2006-03-20 14:02:16
pute pride
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Non à la pénalisation de nos clients

http://www.petitiononline.com/lesputes/petition.html

Dans le journal Libération du 6 juillet 2006, nous avons pu lire que deux députés socialistes Christophe Caresche et Danielle Bousquet venaient de déposer une proposition de loi afin de pénaliser les clients des travailleuSEs du sexe. Cette revendication est portée depuis longtemps par Laurence Rossignol, responsable de la commission Femmes de votre parti, mais également soutenue par la candidate à l’élection présidentielle la plus portée actuellement par les sondages à savoir Ségolène Royal.

Nous sommes très inquiètEs que le modèle suédois puisse s’appliquer en France quand on sait les difficultés que cette loi apporte depuis quelques années aux travailleuSEs du sexe : clandestinité accrue pour protéger les clients, hausse du proxénètisme, rééducation forcée, arrêt des actions de prévention des associations de santé communautaires.

Pourquoi le Parti Socialiste veut-il à ce point aggraver la situation des travailleuSEs du sexe en les clandestinisant encore plus et ainsi développer le proxénétisme et faire le jeu des réseaux ?

Nous exigeons :

-  le retrait immédiat de cette proposition de loi
-  le retrait des mêmes propositions de votre programme pour les présidentielles 2007
-  une révision des lois sur le proxénétisme qui ne doivent plus empêcher les travailleuSEs du sexe de vivre en famille, de circuler librement pour les étrangères ou de louer un studio pour travailler, mais bien de combattre les violences, et l’extorsion de nos revenus.
-  l’abrogation des ordonnances de 1960 faisant des travailleuSEs du sexe des inadaptéEs sociales
-  l’abrogation de l’article L50 de la Loi pour la Sécurité Intérieure de mars 2003 pénalisant le racolage passif
-  la régularisation immédiate de touTEs les sans-papiers

Association Les Putes http://www.lesputes.org

Zezetta 2006-07-09 23:29:55
Non à la pénalisation de nos clients !
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