"Nous n'avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n'aidons en rien, nous ne trahissons rien, et nous n'oublierons pas."
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Mis en ligne le 23 mars 2006

Témoignages sur violences policières à Nation

CPE
Fascisation de la société

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Trois témoins, dont deux photographes, présents lors des incidents de La place de la Nation samedi soir à l’endroit où a été grièvement blessé Un syndicaliste, ont raconté à l’AFP les scènes qu’ils ont vécues au Moment de l’intervention des forces de l’ordre.

Un photographe indépendant assure avoir vu des CRS porter des coups, un photographe de l’Agence France Presse raconte que les forces ont tardé à appeler les secours, et un enseignant, qui a filmé la charge des CRS, confirme le retard apporté à secourir la victime.

Le photographe belge Bruno Stevens, qui était alors « sur le terre-plein central de la place de la Nation », a expliqué lundi à l’AFP avoir vu les forces de l’ordre « courser un homme. » « Cinq ou six l’ont rattrapé et l’ont immédiatement frappé sans retenue avec des matraques alors que le fuyard n’a jamais eu d’attitude menaçante à leur égard », a-t-il relaté, en évoquant « un coup extrêmement violent porté à la tête, au niveau de l’oeil droit » puis des coups « au sol. »

Lundi, il s’était dit certain qu’il s’agissait de Cyril Ferez. A Nouveau interrogé mardi, Bruno Stevens a estimé avoir « désormais un doute raisonnable » sur l’identité exacte de l’homme matraqué. Il est «  Possible », selon lui, que la cible des coups ait été un deuxième homme, situé exactement au même endroit et au même moment.

« J’ai vu un homme poursuivi, frappé puis battu au sol au sein d’un groupe compact de CRS. Et quand ils sont partis, j’ai vu, à l’endroit exact de cette scène, un corps inanimé qui n’était pas là avant. Il y a une unité absolue de temps et de lieu », a-t-il expliqué à l’AFP.

« Quand les forces de l’ordre sont parties, il y avait un homme inanimé au sol à cet endroit exact. Il s’agissait du syndicaliste », a toutefois insisté M. Stevens mardi. Il a précisé qu’à l’arrivée des secours, la victime avait repris conscience. Un autre photographe, Thomas Coex de l’AFP, est « arrivé après, avec d’autres photographes. »

« On voit un type au sol, inconscient, raconte-t-il. On voit qu’il respire mais quand on lui parle, il ne répond pas. Il saigne de la tête. On se dit que ça a l’air grave. »

« Autour, il y a des gendarmes mobiles et des CRS. On les attrape, on leur dit : "Il y a mec gravement touché, appelez quelqu’un". On nous répond : "On n’est pas là pour ça, poussez-vous, on a autre chose à faire" », selon Thomas Coex. Des propos que Bruno Stevens et un troisième photographe confirment avoir entendus.

« On voit ensuite des CRS qui reculent vers nous. On se relève et on leur dit : "Faites gaffe, vous allez marcher dessus". On fait barrière pour le protéger, on leur redemande d’appeler les secours. Cinq minutes après, un groupe de CRS arrive, se penche dessus et le prend en charge », raconte Thomas Coex.

Un enseignant, Alain Bessaha, qui a filmé la scène, à « titre personnel », raconte que, samedi vers 19h45, sur le terre-plein central, il a vu des CRS charger des manifestants leur jetant des bouteilles de verre. A ce moment, Cyril Ferez était à genoux sur le terre-plein sans bouger, explique-t-il.

Ses images montrent la charge d’une dizaine de CRS. On voit une Matraque qui se lève, puis un corps, celui de Cyril Ferez, piétiné Volontairement ou involontairement par un CRS.

Malgré les demandes de journalistes, le groupe de CRS qui a chargé s’en va sans secourir le blessé, selon Alain Bessaha. Puis quatre ou cinq autres CRS arrivent. L’un d’eux dit qu’il est « sauveteur » et va s’occuper de la victime. Pour Alain Bessaha, il a fallu attendre les secours au moins un quart d’heure.

« Avec le CRS sauveteur, nous avons recouvert le blessé avec des vêtements », relate-t-il. « Il a le visage très tuméfié, une ecchymose énorme à l’oeil droit, du sang dans la bouche. Il est inconscient, ne parle pas tout de suite. Puis Cyril Ferez arrive à dire son nom, qu’il est du syndicat Sud et postier. Il tient des propos pas très cohérents, disant qu’il ne veut pas des pompiers et veut rentrer chez lui. »

Source : AFP


Lors de la manifestation du 18 mars pour le retrait du CPE, à Paris, un adhérent de SUD PTT, Cyril, a été violemment piétiné par une charge des forces de l’ordre, place de la Nation. Nous venons d’apprendre que Cyril, hospitalisé samedi soir, est dans le coma. Son état est jugé très grave et nécessite des soins intensifs (intubation et ventilation).

Dans cette affaire, l’attitude des forces de l’ordre est particulièrement scandaleuse. Après avoir fait preuve de violences importantes lors de la manifestation, les forces de l’ordre ont en effet refusé d’appeler les premiers secours alors que Cyril gisait au sol dans un état manifestement grave.

Ce sont des manifestants qui ont dû eux-mêmes chercher les secours.

Pour SUD PTT, toute la lumière doit être faite sur l’attitude des forces de l’ordre et de leur commanditaire, le gouvernement.

SUD PTT dénonce avec force les violences policières qui se sont déroulées une nouvelle fois lors de l’immense manifestation contre le CPE.

Plus que jamais le CPE doit être retiré, le gouvernement doit céder ! L’ensemble de la fédération SUD PTT est profondément choquée et tient à apporter tout son soutien à Cyril ainsi qu’à sa famille et à ses proches.

Sud PTT / Paris le 20 mars 2006


CPE - Violences policières : la lumière doit être faite

Une nouvelle fois l’IGS et le gouvernement tentent de couvrir une bavure policière. Alors que Cyril, militant Sud-PTT, toujours dans le coma après son piétinement par les forces de l’ordre à l’issue de la manifestation du 18 mars contre le CPE, ils cherchent à le salir par tous les moyens. Pour eux, il serait responsable de ce qui lui est arrivé, au vu de son état d’ébriété. Selon des sources gouvernementales, « il s’agit d’un mec bourré avec deux grammes d’alcool dans le sang qui soit, s’est frappé, soit s’est pris un coup dans les échauffourées ».

Cette déclaration pue la haine et la désinformation. Cela est indigne d’un gouvernement d’un pays démocratique.

Par ailleurs, est-il normal que l’IGS communique des éléments d’une enquête en cours alors qu’aucun des témoins présents Place de la Nation n’a été entendus. Cela est d’autant plus regrettable que ces témoignages font état de la violence de la charge policière et du fait, qu’alors Cyril était allongé dans un état grave, ce sont ces mêmes témoins qui ont dû aller chercher les secours.

Même si notre militant n’était pas à jeun, cela donnait-il un droit de tuer à la police ?

La fédération Sud-PTT interpelle le Ministre de l’Intérieur sur 3 points essentiels :

- En quoi l’état supposé de Cyril justifierait-il son piétinement ? - Pourquoi les forces de l’ordre n’ont-ils pas alerté les secours ? - Pourquoi la Préfecture a -t-elle annoncé, samedi soir, qu’aucun blessé grave n’était à relever ?

Pour aborder ces questions, Sud-PTT demande solennellement à être reçu par le ministère de l’intérieur dès cet après-midi.

Sud PTT

Télécharger l’affiche Sud-PTT sur Cyril.


Mais aussi à Lille...

LILLE : VIOLENCES POLICIÈRES DU 7 MARS

Communiqué de Ras l’front Lille

Le collectif antifasciste Ras l’front Lille dénonce les violences policières (coups, insultes, arrestations, gazages...) intervenues à Lille lors de la manifestation contre le CPE du 7 mars.

Rien ne peut justifier un tel usage de la force, cet acharnement et les blessures qui en découlent. Ces violences participent de la répression accrue du mouvement social.

Même si elles ne nous étonnent pas de la part d’un gouvernement qui avait déjà ressorti des lois d’exception et décrété l’état d’urgence, de telles exactions témoignent de la surdité de ce gouvernement et d’une crispation inquiétante de la société « démocratique » française.

Le durcissement de l’état policier et des politiques sécuritaires qui constituent le pivot de l’action du gouvernement tiennent ainsi lieu de « dialogue social » avec les personnes mobilisées ici contre la casse du droit du travail. Cette tendance sécuritaire et répressive représente un signal inquiétant pour des libertés individuelles et collectives déjà mises à mal.

Ras l’front continuera à se mobiliser avec le mouvement social pour faire barrage à la fascisation de la société, pour la défense de ces libertés (et la conquête de nouvelles), et la justice sociale.

Ras l’front Lille

Fait à Lille, le 7 mars


Le 15 mars, journée mondiale contre les violences policières et le week-end du 17 au 19 mars celui de la liberté et du contrôle social...

+ d’infos

A VOIR :

-  Résistons ensemble contre les violences policières

-  Main courante

et surtout :

-  Violences policières, Bibliothèque sonore

« La police est une très vielle institution. De tous temps, les citoyens et même les esclaves ont toujours eu le désir de se voir défendu. L’inquiétude, qu’on a monté en épingle ces derniers mois, en faveur de la sécurité qu’il faudrait recevoir de l’état, fait toujours le lit de la police et (c’est l’inquiétude que l’on peut avoir actuellement) d’un possible état policier. La police est une institution qui est vielle comme le monde, et je voudrais juste citer très rapidement un philosophe bien connu du XIXème siècle qui écrit, dans "L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’état" quelques notes très intéressantes. Il dit : « un caractère essentiel de l’État consiste en une force publique distincte de la masse du peuple ». Et il ajoute : « Les Athéniens, instituèrent en même temps que leur état, une police, véritable gendarmerie d’archers, à pied et à cheval, mais cette gendarmerie était composée d’esclaves. Ces métiers de sbires paraissaient si dégradant aux libres Athéniens qu’ils préféraient se laisser appréhender par un esclave armé, plutôt que de se prêter lui-même à une pareille infamie ». C’est intéressant. Il dit encore : « L’État ne pouvait subsister sans police. Mais il était encore jeune et n’avait pas encore assez d’autorité morale pour rendre respectable un métier qui semblait nécessairement infamant ». Ce sont des réflexions qui datent de cent cinquante ans et qui sont frappées du bon sens. Quand on lit les divers ouvrages historiques sur la police, on s’aperçoit, qu’aussi bien à Sparte, et dans le même temps, dans l’Égypte ancienne, dans les états hébreux, de ce qui est maintenant l’Israël, il y avait des polices, des polices secrètes. A Rome, tout était déjà mis en équation. Il y avait des polices par quartiers. Tous les citoyens étaient mis sous haute surveillance. Ce qui est intéressant, c’est qu’à Rome, les chefs de quartiers portaient le titre de "denonciatore". ce qu’on retrouvera plus tard à Venise, où l’on conseillait vivement aux citoyens d’envoyer des lettres de dénonciation. Si vous allez un jour place St Marc, à l’angle du Palais et de la place St Marc, il y a encore un trou dans un mur, où l’on glissait les lettres de dénonciation jusqu’au XVIIIème siècle. C’est une institution qui a toujours existé. Dans la Chine antique, les cités étaient placées sous la surveillance de fonctionnaires de police. Je voudrais aller très vite. Au moyen âge, on voit apparaître en France les chevaliers du guet, qui sont un peu l’ancêtre de cette police bourgeoise que l’on voit apparaître plus tard, avec le Guet bourgeois qui complétait le guet royal. Le plus important est de noter que ce sont dans les périodes de libération, ou en tous cas de révolution (où les plus actifs ont le sentiment de se libérer et de libérer les autres), que la fonction policière devient de plus en plus lourde et de plus en plus prégnante sur les populations. Par exemple, sous la révolution française, un des premiers soins du Comité de salut public, en 1793, qui ne voulait pas se laisser manger la laine sur le dos par le Comité de surveillance général, a été d’instituer des mouchards dans tous les quartiers et de créer la fonction de concierge. C’est une fonction extrêmement importante, parce que la concierge supplée à la police dans tous les quartiers. C’est ce qui a été mis en oeuvre de manière exemplaire dans la Russie stalinienne, où toutes les concierges étaient des auxiliaires de la police. En France, c’est une pratique qui s’est un peu perdue, dans la mesure où les concierges ont laissé la place aux gardiens d’immeubles, mais jusque dans les années 50, le policier était toujours marié avec une concierge. Cela lui permettait, d’une part de ne pas payer de loyer (ce qui est important, parce que les policiers étaient moins bien payés que maintenant), et d’autre part, la concierge pouvait donner à son policier d’époux un certain nombre de renseignements importants sur ce qui se passait dans le proche environnement. La révolution française, mais surtout après la révolution thermidorienne (après la chute de Robespière), a vu se mettre en place un système policier tout à fait comparable à ce qu’il est maintenant, avec le modernisme en moins... »

Publié le jeudi 23 mars 2006
Mise à jour le jeudi 23 mars 2006

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