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Mis en ligne le 28 août 2006

Manifestation de protestation : Le dictateur togolais bientôt reçu à l’Elysée

Dimanche 3 Septembre 2006 à 14h00
PARIS : De la place de la Bastille à la République

Thèmes associés :
>> Afrique
>> Togo

Les Organisations de la Diaspora Togolaise en France (CDPA, CTR, RNDP, UFC, ...)

Grande manifestation de protestation contre la visite officielle en France de l’usurpateur Faure GNASSINGBE

Dimanche 3 Septembre 2006 à 14h00 à Paris De la place de la Bastille à la République

Faure GNASSINGBE, le jeune dictateur togolais, s’apprête à rendre une visite de remerciement à son parrain, Jacques CHIRAC, qui l’a aidé à s’emparer du pouvoir dans un bain de sang, au terme d’un triple coup d’état -militaire, constitutionnel et électoral- en moins de 4 mois !!

Pour que cette visite de la honte "se passe bien", il a fallu que le faux-ami français de l’Afrique désodorise le fils de "son ami personnel", souillé du sang de ses compatriotes massacrés par centaines, pour avoir osé protester contre le projet démentiel de transformer le Togo en une dictature héréditaire de père en fils.

Faure GNASSINGBE cherche tous les moyens pour se faire légitimer. Comme son père, il aime user de tous les faux-fuyants.

La vérité est que, malgré le machiavélisme brutal de Jacques CHIRAC, le putschiste Faure GNASSINGBE n’est pas le Président élu du Togo. Pour l’écrasante majorité des Togolais, l’homme qui vient se faire adouber par l’Elysée est un criminel, un malfaiteur dangereux qu’il faut mettre hors d’état de nuire.

Voilà pourquoi les organisations de la Diaspora Togolaise en France, les associations démocratiques de Togolais en Europe, et leurs alliés démocrates africains et français vous invitent à venir manifester nombreux pour que la succession dynastique au Togo ne constitue pas un précédent dangereux pour tout le continent africain.

La Lutte continue !!

Rassemblement à Paris, le mercredi 6 septembre, à 18 h, place de la Madeleine


Lettre ouverte à Jacques Chirac, Président de la République française

Monsieur le Président,

Nous apprenons avec amertume et consternation que vous vous apprêtez à recevoir Faure Gnassingbé en visite officielle. La diaspora togolaise, tous les Africains et leurs amis démocrates français condamnent avec véhémence cette invitation.

Les Togolais n’ont pas oublié le rôle néfaste que vous avez joué dans la sous-région en favorisant l’accession de Faure Gnassingbé au pouvoir, alors qu’ils ont massivement voté pour le candidat unique de l’Opposition, Bob Akitani. Les Togolais n’oublieront pas non plus de si tôt, le soutien continu de la France pendant les 40 ans de dictature de son funeste père, Gnassingbé Eyadéma.

Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que lors de l’élection truquée du 24 avril 2005, élection que le monde entier a pu suivre à la télévision quand la presse internationale en faisait écho, des dysfonctionnements graves ont été notés : vol d’ urnes par les militaires, intimidation et massacre de la population, exactions à l’endroit des journalistes et des observateurs, bourrage des urnes, etc.

Ces exactions se sont soldées par l’assassinat de plus de 1500 Togolais et de plus de 50 000 réfugiés dont la plupart se trouvent encore au Bénin, au Ghana et au Burkina Faso, fuyant la machine répressive criminelle de Faure Gnassingbé et de l’armée tribale mise en place par son défunt père avec l’aide de la France.

Monsieur le Président, vous savez sûrement que les différents rapports des organisations des droits de l’homme ont condamné les agissements de ce régime et demandent que justice soit rendue. A ce jour, rien n’est fait pour l’instauration de la paix au Togo.

Tout cela ne vous a pas empêché de lancer une invitation officielle à Faure Gnassingbé alors que logiquement ce dernier devrait être traduit devant une Cour internationale de justice.

Monsieur le Président, sachez que les Africains et en particulier les Togolais ne sont pas dupes de votre mépris pour l’Afrique et les Africains.

Monsieur le Président, vos agissements poussent les peuples africains qui, au demeurant, sont de tempérament paisible, à choisir la voie de la violence pour se libérer. L’exemple de la Côte d’ivoire en témoigne.

Cette invitation du jeune dictateur est un affront de plus, non seulement pour le peuple togolais, mais pour l’Afrique entière.

Monsieur le Président, les Togolais n’accepteront pas le diktat de la France qui se permet de leur imposer leurs dirigeants.

Le temps du néocolonianisme est révolu même si vous continuez à penser que l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie. Le peuple togolais exige la liberté : aucune manœuvre, aucune légitimation ne peut le détourner de cette aspiration.

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de nos sentiments les plus sincères.

Paris le 24 août 2006

RAPPEL :

François-Xavier Verschave - Billets d’Afrique n°134 (Mars 2005)

Parrain Chirac et Baby Eyadéma

La France avait autrefois béni le remplacement de l’ubuesque dictateur haïtien François Duvalier, alias Papa Doc, par son fils Jean-Claude Duvalier, marionnette d’un clan milicien cherchant à prolonger son pouvoir. Le « règne » de Baby Doc n’a fait qu’empirer la situation d’un pays torturé.

Le 5 février, sitôt annoncé le décès du tyran togolais Étienne Gnassingbé Eyadéma, son clan milicien a promu de manière expéditive à la présidence - avec l’aide du constitutionnaliste français Charles Debbasch -, l’un des fils du chef, Faure Gnassingbé. Un Baby Eyadéma.

La troupe a tiré le 12 février sur les manifestants de la liberté (au moins 5 morts). Durant deux semaines, le langage hyper-convenu de la diplomatie française cachait mal la stratégie élyséenne, vieille comme la Françafrique : celle du « fait accompli ». Il s’agissait de faire durer assez ce nouveau pouvoir pour lui permettre de faire, en position de force, de maigres propositions d’ouverture où s’englueraient une partie des opposants. Et ainsi d’aboutir à une prolongation indéfinie de la dictature qui fait depuis quatre décennies le cauchemar des Togolais.

L’acharnement avec lequel l’Élysée prolonge une Françafrique totalement archaïque va devenir de plus en plus coûteux pour tout le monde. La France doit comprendre que c’est le moment de tourner la page. Elle doit comprendre que « le sentiment anti-français » qui se répand en Afrique correspond à une prise de conscience, par les peuples du continent, de la réalité du rôle de la France dans l’oppression dont ils sont victimes ; elle doit comprendre que les peuples africains veulent et doivent s’en affranchir ; elle doit comprendre qu’elle n’a plus que le temps d’échapper, peut-être, à la réprobation générale.

L’Union africaine et l’Union européenne ont dénoncé le « coup d’État militaire » et exigé des élections libres au Togo. Leur fermeté a fait céder les putschistes le 18 février : un scrutin présidentiel devrait se tenir dans les 60 jours. Encore faut-il s’impliquer fortement dans l’organisation de ce scrutin, qui selon l’"État de droit" en vigueur au Togo est aujourd’hui entièrement entre les mains du clan Eyadéma : si des règles de base ne sont pas imposées aux putschistes, si l’équité du scrutin n’est pas précisément contrôlée, on légitimerait une fois de plus la régénération d’une dictature.

Jacques Chirac est très fortement tenté d’agir en ce sens : le 5 février, il a dit d’Eyadéma que c’était « un ami personnel », s’affichant ainsi sans vergogne, à l’instar de Charles Debbasch, comme un allié de la dictature. Dans notre République monarchique, hélas, c’est Jacques Chirac qui dirige seul les relations franco-africaines - officielles et parallèles. Plus il tardera à mettre un terme à son soutien inconditionnel aux dictatures françafricaines, plus il se composera aux yeux des Africains (et du monde) le masque d’un Leonid Brejnev perpétuant le « Rideau de fer », ou celui d’un démiurge de la Maison blanche perpétuant le fascisme en Amérique latine.

1. Cet éditorial actualise le communiqué de Survie en date du 15/02 : Combien de victimes au Togo avant que Jacques Chirac ne lâche Baby Eyadéma ?

François-Xavier Verschave.

Publié le lundi 28 août 2006
Mise à jour le mercredi 30 août 2006

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