Faure GNASSINGBE, le jeune dictateur togolais, s’apprête à rendre une visite de remerciement à son parrain, Jacques CHIRAC, qui l’a aidé à s’emparer du pouvoir dans un bain de sang, au terme d’un triple coup d’état -militaire, constitutionnel et électoral- en moins de 4 mois !!
Pour que cette visite de la honte "se passe bien", il a fallu que le faux-ami français de l’Afrique désodorise le fils de "son ami personnel", souillé du sang de ses compatriotes massacrés par centaines, pour avoir osé protester contre le projet démentiel de transformer le Togo en une dictature héréditaire de père en fils.
Faure GNASSINGBE cherche tous les moyens pour se faire légitimer. Comme son père, il aime user de tous les faux-fuyants.
La vérité est que, malgré le machiavélisme brutal de Jacques CHIRAC, le putschiste Faure GNASSINGBE n’est pas le Président élu du Togo. Pour l’écrasante majorité des Togolais, l’homme qui vient se faire adouber par l’Elysée est un criminel, un malfaiteur dangereux qu’il faut mettre hors d’état de nuire.
Voilà pourquoi les organisations de la Diaspora Togolaise en France, les associations démocratiques de Togolais en Europe, et leurs alliés démocrates africains et français vous invitent à venir manifester nombreux pour que la succession dynastique au Togo ne constitue pas un précédent dangereux pour tout le continent africain.
La Lutte continue !!
Lettre ouverte à Jacques Chirac, Président de la République française
Monsieur le Président,
Nous apprenons avec amertume et consternation que vous vous apprêtez à recevoir Faure Gnassingbé en visite officielle.
La diaspora togolaise, tous les Africains et leurs amis démocrates français condamnent avec véhémence cette invitation.
Les Togolais n’ont pas oublié le rôle néfaste que vous avez joué dans la sous-région en favorisant l’accession de Faure Gnassingbé au pouvoir, alors qu’ils ont massivement voté pour le candidat unique de l’Opposition, Bob Akitani.
Les Togolais n’oublieront pas non plus de si tôt, le soutien continu de la France pendant les 40 ans de dictature de son funeste père, Gnassingbé Eyadéma.
Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que lors de l’élection truquée du 24 avril 2005, élection que le monde entier a pu suivre à la télévision quand la presse internationale en faisait écho, des dysfonctionnements graves ont été notés : vol d’ urnes par les militaires, intimidation et massacre de la population, exactions à l’endroit des journalistes et des observateurs, bourrage des urnes, etc.
Ces exactions se sont soldées par l’assassinat de plus de 1500 Togolais et de plus de 50 000 réfugiés dont la plupart se trouvent encore au Bénin, au Ghana et au Burkina Faso, fuyant la machine répressive criminelle de Faure Gnassingbé et de l’armée tribale mise en place par son défunt père avec l’aide de la France.
Monsieur le Président, vous savez sûrement que les différents rapports des organisations des droits de l’homme ont condamné les agissements de ce régime et demandent que justice soit rendue.
A ce jour, rien n’est fait pour l’instauration de la paix au Togo.
Tout cela ne vous a pas empêché de lancer une invitation officielle à Faure Gnassingbé alors que logiquement ce dernier devrait être traduit devant une Cour internationale de justice.
Monsieur le Président, sachez que les Africains et en particulier les Togolais ne sont pas dupes de votre mépris pour l’Afrique et les Africains.
Monsieur le Président, vos agissements poussent les peuples africains qui, au demeurant, sont de tempérament paisible, à choisir la voie de la violence pour se libérer. L’exemple de la Côte d’ivoire en témoigne.
Cette invitation du jeune dictateur est un affront de plus, non seulement pour le peuple togolais, mais pour l’Afrique entière.
Monsieur le Président, les Togolais n’accepteront pas le diktat de la France qui se permet de leur imposer leurs dirigeants.
Le temps du néocolonianisme est révolu même si vous continuez à penser que l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie. Le peuple togolais exige la liberté : aucune manœuvre, aucune légitimation ne peut le détourner de cette aspiration.
Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de nos sentiments les plus sincères.
Paris le 24 août 2006