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Publié le 24 mars 2005 par iso
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Le négationnisme en histoire coloniale
Mardi 29 mars 2005 de 14 à 18 h
Espaces Marx, 64, Bd Blanqui, 75013, Métro Corvisart ou Place d’Italie

Peut-on parler d’un négationnisme en histoire coloniale ?

L’usage quasi exclusif de ce mot pour désigner la négation des crimes commis par les nazis, et plus spécialement la remise en question de l’existence des chambres à gaz, rend son réemploi dans un autre contexte problématique, sinon périlleux.

 


D’autant que si, aujourd’hui, à l’exception d’une poignée d’activistes racistes et antisémites d’extrême droite, il ne se trouve personne au sein de la communauté des historiens pour contester des faits aussi indiscutables que l’extermination des juifs, en revanche, la question des massacres, des tortures, des aliénations, des déportations perpétrés par les armées et les administrations coloniales est toujours sujette à des évaluations controversées.

Il s’agit certes là de nier, moins souvent la réalité de faits historiques avérés, que leur ampleur véritable, la responsabilité de la France dans leur déclenchement ou la gravité de leurs conséquences.

Reste que le déni est présent, agissant sournoisement sur les consciences au travers d’une littérature qui n’est pas forcément universitaire, entretenant la vigueur des vieux mythes qui ont légitimé et légitimeraient encore le droit de l’Occident de décider du destin des anciens peuples colonisés.

Les trous de mémoire d’une certaine historiographie coloniale et les relectures apologétiques sont d’autant plus inquiétants qu’ils portent en eux la déresponsabilisation ou la relativisation des méfaits toujours actuels du colonialisme d’après les indépendances. L’exemple du génocide rwandais est tristement révélateur de ce que pourrait être cet autre négationnisme qui, au moment des faits, ravale l’horreur au rang de « massacre interethnique », avant de brouiller les pistes en parlant de « génocides » au pluriel, puis de s’enfermer dans le déni de l’implication française aux côtés des génocidaires.

Loin de chercher à amalgamer des réalités qui n’ont d’ailleurs rien de comparable, loin d’opposer des souffrances inassimilables les unes aux autres et sans refaire nécessairement un énième inventaire stérile des massacres coloniaux et post-coloniaux, ce débat autour de la pertinence de la notion de négationnisme dans ce contexte, nous amène au contraireà réfléchir sur les enjeux contemporains de l’historiographie de la France coloniale et colonialiste.


Les interventions dureront 15 à 20 minutes de 14 à 18 heures et seront suivies chacune d’une discussion d’un temps équivalent.

-  Présentation par Sébastien Jahan, Université de Poitiers

-  Marcel Dorigny : Négationnisme et histoire de l’esclavage

-  Frédéric Régent : Le rétablissement de l’eclavage en Guadeloupe, mémoire, histoire et révisionnisme

-  Alain Ruscio : Autour d’un cinquantenaire : Dien Bien Phu en 2004

-  Jean-Luc Einaudi : Le 17 octobre 1961

-  Catherine Coquio : La négation politique française du génocide rwandais

-  Francis Arzalier : Le négationnisme du pauvre : revues grand public et littérature de gare

-  Raphaël Granvaud : colonisation et décolonisation dans les manuels scolaires

Conclusion de l’après-midi

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Le négationnisme en histoire coloniale

Mardi 29 mars 2005 de 14 à 18 h salle de débat d’ Espaces Marx, 64, Bd Blanqui, 75013, Métro Corvisart ou Place d’Italie.

 


 

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