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Publié le 22 septembre 2005 par iso
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Côte d’Ivoire : L’Agence France Presse est-elle un organe de désinformation ? (2)
Le Président Mbeki met en cause la presse et de gros intérêts français
Désinformation et fabrique de fausses informations

En 2003 nous publions ici le texte de David Maillard, Génocide rwandais : l’Agence France Presse est-elle un organe de désinformation ?

Le traitement du génocide des Tutsi par l’AFP était en effet plus proche des grosses ficèles de la désinformation que de ce que doit être un traitement ’’journalistique’’ tant soit peu objectif sur un drame de cette ampleur.

Plus de 10 ans après le génocide des Tutsi et Rwanda et le massacre des Hutu qui s’y opposaient, ’’des hommes politiques placés au coeur de l’Etat français, mais aussi des fonctionnaires, des officiers supérieurs ou de simples soldats, au titre de participation directe ou de complicité’’ sont ou vont être mis en cause, devant les juridiction françaises ou devant les instances internationales. [1]

Cette prise de conscience et la mise en lumière de ces complicités a longtemps été rendue difficile par le travail de désinformation d’une partie des journaux hexagonaux, et notament par le traitement réservé ’’au crime des crimes’’ [2] par l’AFP.

Aujourd’hui, il semblerait que l’AFP s’illustre encore...

Un e-mail reçu ce matin sur la liste de discussion d’Acrimed le laisse entendre.

Le travail de désinformation de l’AFP consiste cette fois à disssimuler les mises en causes par la Présidence sud africaine des agences de presse française et des journaux (Le Monde...) qui relaient de la désinformation (et fabriquent de fausses informations) sur la gestion de la crise ivoirienne, semblant ainsi avoir un intérêt à ce que la région reste déstabilisée.

Bref, voici :

 


Vous trouverez ci-dessous une déclaration du porte-parole du Président Mbeki et ce qu’elle est devenue entre les mains de l’AFP.

La déclaration originale met les points sur les "i" à la suite d’informations (ou plutôt désinformations) de médias français annonçant l’arrêt de la médiation sud-africaine dans la crise ivoirienne.

Sont successivement mis en cause :

-  "des" agences de presse françaises (cf. 1er paragraphe) : l’AFP ?

-  une partie des journaux français, coupable d’une campagne de désinformation (2e paragraphe) ;

-  de gros intérêts (français ?) qui verraient d’un mauvais oeil une paix purement africaine (4e paragraphe).

Dans la version AFP, toute référence aux agences de presse françaises, aux journaux français disparaît !

De plus, pour revenir à l’origine de la controverse, ce n’est pas le communiqué de l’Union Africaine, disponible ici (au format pdf) mais bel et bien l’AFP qui suggère que Mbeki est déssaisi du dossier ivoirien.

Cordialement,

D. M


Texte de la déclaration sud-africaine

http://www.reliefweb.int/rw/RWB.NSF/db900SID/VBOL-6GFJ5J ?OpenDocument

Source : Government of South Africa (Date : 21 Sep 2005)

There is no truth to the reports in some newspapers, apparently sourced from French news agencies that the African Union and Security Council has decided to ask President Mbeki to step down from the peace mediation in Cote d’Ivoire.

It is quite clear that there are forces that are bent on seeking the perpetuation of the destabilization in the region. It is indeed unfortunate that sections of the French media have lent themselves to such a misinformation campaign. Suggestions carried in a morning newspaper quoting Le Monde about a meeting allegedly "presided over by AU chairman and Nigerian President Olusegun Obasanjo" are nothing but fabrications.

As a matter of fact, the communiqué of the 38th Meeting of the Peace and Security Council of the African Union, presided over by President Thabo Mbeki, was unequivocal in commending the AU Mediator and expressed ’ITS APPRECIATION FOR THE PROGRESS MADE SO FAR IN ADDRESSING THE OUTSTANDING ISSUES THAT WERE IMPEDING THE FULL IMPLEMENTATION OF THE LINAS MARCOUSSIS AND ACCRA AGREEMENTS’

The South African government is nevertheless mindful of the fact that there are significant interests at stake and that there would be elements who would feel threatened by peace breaking out in the region, especially a peace brokered by and large by Africans themselves.

South Africa will continue to play a constructive role in contributing to the resolution of the problems facing the African continent and therefore welcomes the initiative of the ECOWAS Summit to convene stated in the 38th PSC communiqué "TO ASSESS THE SITUATION WITH RESPECT TO THE PROBLEMS OF THE IMPLEMENTATION OF THE OUTSTANDING AGREEMENTS AND REPORT TO THE MEETING OF THE PEACE AND SECURITY COUNCIL.... "

Issued By : Murphy Morobe

Head of Communications

The Presidency

Cell : 082 463 9334.


La Dépêche AFP

http://www.izf.net/izf/AFP2/francais/special/afrique/050921090607.w5ed52n9.html

Mbeki dément avoir été écarté de la médiation en Côte d’Ivoire

JOHANNESBURG (AFP) - mercredi 21 septembre 2005 - 11h06 -

La présidence sud-africaine a démenti mercredi que l’Union africaine (UA) ait demandé au chef de l’Etat Thabo Mbeki de mettre fin à sa médiation dans la crise ivoirienne.

Le président nigérian, Olusegun Obasanjo, président en exercice de l’UA, a déclaré samedi à l’assemblée générale de l’Onu que la Communauté économique des états d’Afrique de l’ouest (Cedeao) et l’UA devaient réviser la situation en Côte d’Ivoire, suggérant que la médiation sud-africaine était terminée.

Thabo Mbeki a été mandaté par l’UA en novembre dernier pour tenter de trouver une issue à la crise dans ce pays, divisé depuis un coup d’Etat manqué contre le président Laurent Gbagbo en septembre 2002.

"L’Afrique du Sud a un rôle à jouer et son rapport a été soumis au Conseil de sécurité de l’Onu (...) le Conseil a demandé que la Cedeao se réunisse pour examiner la situation", a déclaré à l’AFP le porte-parole présidentiel, Murphy Morobe. "Une fois cet examen fait, elle rendra compte au Conseil pour la paix et la sécurité de l’UA. L’Afrique du Sud est disposée à poursuivre la médiation (...) C’est à l’UA de décider", a-t-il ajouté. L’UA devrait prendre une décision avant le 30 octobre, a-t-il précisé.

Dans un communiqué diffusé tard mardi soir, la présidence sud-africaine a affirmé qu’il n’y avait "pas de vérité dans les informations" de presse affirmant que M. Mbeki avait été prié de renoncer à sa médiation.

"Il est assez clair qu’il y a des forces qui sont déterminées à maintenir la déstabilisation dans la région", ajoute le texte.

"Le gouvernement sud-africain est malgré tout pleinement conscient du fait qu’il y a des intérêts importants en jeu et qu’il y a des éléments qui se sentiraient menacés par l’instauration de la paix dans la région, en particulier par une paix négociée de façon générale par les Africains eux-mêmes", selon la présidence sud-africaine.

Le vice-ministre des Affaires étrangères sud-africain, Aziz Pahad, avait déclaré fin août que la médiation sud-africaine était terminée, mais il avait été contredit dès le lendemain par un porte-parole du ministère.

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Génocide rwandais : l’Agence France Presse est-elle un organe de désinformation ?

Acrimed

Listes de diffucion

Petit manuel de l’observateur critique des médias

 


[1] Géraud de La Pradelle, Imprescriptible. L’implication française dans le génocide tutsi portée devant les tribunaux, Les Arènes, 2005

[2] mais le génocide et la complicité de génocide sont des crimes imprescriptibles

 

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