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Publié le 16 novembre 2004 par iso
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Les relations franco-ivoiriennes
26/11/04 à 19h30
Réunion publique - Bourse du travail

Quelles sont les causes de la crise ivoirienne et des relations entre Côte d’Ivoire et France ? Dans ce contexte, quels sont les enjeux du sommet de la Francophonie qui se tient à Ouagadougou (Burkina Faso) du 21 au 28 novembre 2004 ?

 


Quelles solutions apporter pour le renforcement de la démocratie à tous les niveaux et le retour de la paix civile en Côte d’Ivoire ?

Telles sont les problématiques dont débattront les intervenants suivants :

-  AEESIT (Association des Etudiants Ivoiriens de Toulouse) : Jean Christian Zeguilet
-  AICO (Association des Ivoiriens du Centre Ouest) : Paulin Sahin
-  AIMP (Association des Ivoiriens de Midi-Pyrénées) : Lucienne Nana
-  FFA ( Fraternité Franco-Africaine) : Martine Boudet
-  FPI (Front Populaire Ivoirien) : Ignace Legrehi
-  Kémit : représentant non encore précisé
-  PCF (Parti Communiste Français) : représentant non encore précisé
-  PCOF ( Parti Communiste Ouvrier de France) : Ronan Chiquet
-  PIT (Parti Ivoirien des Travailleurs) : Paul Pité
-  POC (Partit Occitan) : représentant non encore précisé
-  Les Verts : Henri Arévalo, Brigitte Brozio


Communiqué FFA

La situation en Côte d’Ivoire a atteint un stade critique : raid aérien conduit par l’armée ivoirienne le 6 novembre à Bouaké à l’origine de la mort de dizaines de personnes dont neuf soldats français, destruction totale par l’armée française de la flotte aérienne ivoirienne, exactions à l’encontre de la communauté française expatriée... Fraternité Franco-Africaine exprime sa compassion la plus vive à l’égard des victimes civiles et militaires, ivoiriennes et françaises. La montée inquiétante de la violence prouve que les causes du drame ivoirien n’ont pas encore été éradiquées :

1- la question néo-coloniale L’échec du président Laurent Gbagbo à mettre fin aux monopoles commerciaux de la France (représentée en particulier par l’entreprise Bouygues) rappelle la situation du Congo-Brazzaville. En 1997, la volonté de Pascal Lissouba, autre président démocratiquement élu, de passer contrat avec des firmes américaines, s’est heurtée à la toute-puissance de la compagnie ELF, grandement responsable de la guerre civile dans le pays et la remise en selle de l’ancien dictateur Denis Sassou N’guesso. De même la responsabilité de la France est engagée dans la guerre civile ivoirienne : les rebelles du Nord, responsables de la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002 ont leur base arrière au Burkina Faso : son dirigeant dictatorial Blaise Campaoré préside le prochain sommet de la Francophonie (20 novembre 2004). Par ailleurs les accords de Marcoussis ont entériné ce coup de force, en officialisant la bipartition du pays. Enfin, à l’arrogance de nos dirigeants dans la gestion de cette crise, s’ajoute l’initiative dangereuse et disproportionnée de notre président qui, par la destruction de la flotte aérienne ivoirienne, a pris le risque que la communauté expatriée soit prise en otage.

2- la question de l’ivoirité Il est un fait que la politique populiste, ethniste et xénophobe du pouvoir d’Abidjan, est une erreur grave également responsable de la montée des tensions. Au delà de la manipulation par une certaine classe politique africaine d’une recherche légitime de dignité, l’ethnisme n’est-il pas une forme de régression fatale de la part de peuples désespérés par le rapport des forces à l’échelle internationale ? Chute drastique des prix du cacao, invasion de l’Ouest de la Côte d’Ivoire par les chefs de guerre du Libéria et du Sierra Léone, pays détruits par le néo-libéralisme... D’une manière générale, la Cote d’Ivoire est entourée de dictatures (à l’exception du Ghana) et son expérience démocratique a été handicapée par le passif autocratique du régime de Houphouët Boigny, pilier central du pré-carré français. Depuis sa mort en 1993, le duel entre Sud et Nord (représenté par Alassane Ouattara ancien cadre du FMI) répercute par ethnies interposées le conflit d’intérêts entre puissances française et américaine.

3- la question de la démocratisation de l‘ONU et de la politique internationale de la France La demande faite par la France et relayée par les USA de G Bush auprès de l’ONU d’un embargo militaire sur la Côte d’Ivoire est une menace supplémentaire de musellement de ce pays et de sa souveraineté nationale. La Côte d’Ivoire ne doit pas devenir un Irak francophone. Rappelons par ailleurs à la France qui siège au Conseil de Sécurité de l’ONU que ses propre crimes, parfois infiniment plus graves, ont été perpétrés en toute impunité : complicité de l’armée française dans le génocide rwandais en 1994, occupation militaire d’Haïti aux côtés des Américains alors même que la première République noire du monde demande la restitution de la dette colossale payée pour son émancipation de l’esclavage (1804), maintien de la dictature d’Eyadéma (Togo) depuis une décennie en dépit de la volonté de démocratisation exprimée par le peuple togolais, mise en minorité abusive du pouvoir nationaliste de Polynésie française par les sbires de l’UMP, élection récente de Charles Pasqua au Sénat au grand dam de la justice qui le poursuit pour maintes affaires de corruption avec les dictatures africaines... La liste de ces crimes et délits s’allongera toujours en l’absence de la gestion et du contrôle parlementaire de la politique internationale de la France, actuellement confisquée par un président de la République formé dans la plus pure tradition néo-coloniale. Qui ne dit mot consent ! La responsabilité du peuple français et sa politique est engagée.

Demandons ensemble

-  1- la résolution du drame ivoirien sous l’égide de l’Union Africaine et de l’ONU
-  2- des commissions d’enquête parlementaire française et européenne concernant les relations franco-ivoiriennes et d’une manière générale le contrôle par le Parlement de la politique de Coopération et le la gestion des DOM-TOM
-  3- le renforcement de la législation en appui à la justice qui instruit les affaires de corruption de la Françafrique (affaire ELF...)
-  4- la démocratisation de la Francophonie institutionnelle, dans le sens d’un authentique dialogue des peuples et de leurs cultures.

Marc Vidal

IUT Infocom, Université P. Sabatier

115 rte de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex 04

Tel prof. 05 62 25 81 96

mèl : marc.vidal@iut-tlse3.fr

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Pour plus d’infos, merci de contacter

Martine Boudet au 05 62 14 45 29

 


 

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