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Publié le 21 février 2006 par iso
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Ouverture du procès de Bob Denard
Les services secrets français auraient cautionné...
le "mercenaire" de la République française

Le procès du mercenaire et de 26 autres prévenus pour une tentative de coup d’Etat aux Comores en 1995 s’ouvre aujourd’hui. Mais Denard ne sera pas présent, une expertise médicale l’ayant jugé inapte à comparaître

Dernier baroud pour celui que l’on surnomme "le mercenaire de la République". Bob Denard est jugé devant le tribunal correctionnel de Paris, à partir de lundi, pour sa tentative de coup d’Etat aux Comores en 1995. Le principal prévenu sera dispensé d’audience. A 76 ans, il souffre de la maladie d’Alzheimer. Il devrait cependant être présent à l’ouverture de la première séance afin que la cour se rende compte de son état de santé. A ses coté, 26 autres personnes sont poursuivies pour "association de malfaiteurs". Les accusés risquent dix ans d’emprisonnement.

 


Le coup d’Etat aura duré 9 jours. Dans la nuit du 26 au 27 septembre 1995, une trentaine de mercenaires français, emmenés par Bob Denard, abordent les côtes de Grande Comore. Trois commandos s’emparent des centres stratégiques de l’île. L’un d’entre eux s’introduit dans le palais présidentiel et enlève le président Saïd Djohar. Ils sortent de prison les détenus politiques et remettent le pouvoir à une faction opposante conduite par Mohammed Taki et Saïd-Ali Kemal. L’opération "Eskazi" est une réussite. Mais le 4 octobre, le putsch tourne court avec l’intervention des troupes françaises, en vertu d’un accord de défense liant les deux pays. Djohar est libéré, les mercenaires sont arrêtés et ramenés en France. L’enquête a permis de déterminer que Bob Denard avait créé deux sociétés domiciliées à Genève pour acheter le bateau Le Vulcain ayant permis de transporter les mercenaires sur place et pour acheter du matériel. Mais on ne sait toujours pas qui a commandité cette opération.

30 ans de coups d’Etat

Le mercenaire français n’en est pas à son premier « coup » dans cette archipel de l’océan indien. Gilbert Bourgeaud, de son vrai nom, participe au premier coup d’Etat commis dans le pays, le 3 août 1975, destiné à renverser le président Ahmed Abdallah. Trois des quatre îles comoriennes - Mohéli, Anjouan et Grande Comore - viennent de déclarer leur indépendance et la France, qui a réussi à conservé Mayotte, tente de déstabiliser ces anciennes colonies qui réclament le rattachement de l’enclave française. Le 13 mai 1978, Bob Denard débarque à Moroni, la capitale comorienne, avec 28 mercenaires français. Il renverse le président Ali Soilih et remet le pouvoir Ahmed Abdallah. Il devient alors commandant en chef des forces armées comoriennes sous le nom de colonel Said Mustapha Madhjoub. Limogé en septembre 1978, il demeure le chef de la Garde présidentielle (GP), une armée de 500 hommes bien équipés et entraînés par une trentaine de mercenaires français et belges, financée par l’Afrique du Sud. Il la dirige jusqu’à l’assassinat du président Abdallah, tué par balles dans la nuit du 26 au 27 novembre 1989. Peu après ce meurtre, Bob Denard tente de prendre le contrôle du pays, provoquant l’intervention de l’armée française à Moroni, le 15 décembre. Il se réfugie alors en Afrique du Sud avant de se rendre à la justice française en 1993. Après avoir été condamné en 1993 par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison avec sursis pour une tentative de coup d’Etat au Bénin en janvier 1977, il est acquitté en mai 1999 par la Cour d’assises de Paris où il comparaissait pour l’assassinat du président Ahmed Abdallah.

Le procès qui s’ouvre aujourd’hui doit durer jusqu’au 15 mars à raison de trois audiences par semaine. Les jurés se prononceront sur la culpabilité de Denard et de ses acolytes, mais ne répondront sans doute pas, onze ans après les faits, à la question essentielle : les mercenaires ont-ils agit avec la bénédiction des services secrets français, comme le prétend le baroudeur, ou l’opération avait-elle pour but de créer aux Comores une zone franche et un système bancaire "off-shore" pour blanchir de l’argent ?

Mariette Le Guellaff / undi 20 février 2006

L’Express


Le procès de l’ancien mercenaire français Bob Denard s’est ouvert ce lundi au tribunal correctionnel de Paris. L’ex-militaire y a comparu avec 16 autres accusés pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime », dans le cadre d’une tentative de coup d’Etat aux Comores de 1995.

Malgré son état de santé, l’ancien mercenaire de 76 ans de Bob Denard a comparu, ce lundi, avec 16 autres hommes devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour une tentative de coup d’Etat aux Comores remontant à 1995. Le « mercenaire de la République » a, cette année-là, dans la nuit du 26 au 27 septembre, emmené trois commandos pour destituer le Président Saïd Djohar. L’Opération Eskazi, du nom d’un vent chaud de la région, avait pour objectif de remplacer le chef de l’Etat déchu par deux membres de l’opposition : Mohamed Taki et Saïd-Ali Kemal.

L’opération a réussi, mais les militaires français, au nom des accords de défense entre l’Hexagone et les Comores, sont intervenus le 4 février. Après le coup de 1995, les mercenaires se sont rendus et ont été rapatriés. Un scénario qui rappelle la conclusion d’une tentative de prise de pouvoir aux Comores, en 1989. Après la mort du Président Ahmed Abdallah, qu’il avait mis au pouvoir avec d’autres mercenaires, Bob Denard tenta de contrôler le pays mais en sera empêché par l’armée française à Moroni. Il fuira en Afrique du Sud, avant de se rendre en 1993.

L’avocat Saïd Larifou veut une contre-expertise

Après une dizaine d’années d’instruction, l’affaire des Comores revient sur le devant de la scène. Le principal accusé Bob Denard ne devait, en principe, pas être présent au tribunal. Une expertise médicale menée courant janvier avait conclu que l’état de santé de l’accusé, de son vrai nom Gilbert Bourgeaud, ne lui permettait pas d’assister aux audiences. L’homme souffrirait en effet d’« une maladie d’Alzheimer, diagnostiquée début 2003 et traitée comme telle depuis mars 2003 », de « troubles neurologiques (désorientation, ralentissement idéo-moteur) » et d’hypertension artérielle.

Saïd Larifou, avocat de l’ancien Président Djohar, avait dénoncé une « manipulation qui tiendrait à dispenser de peine » Bob Denard. Me Larifou entendait demander une contre-expertise et envisage, en cas de refus, de « saisir le conseil de sécurité de l’Onu (au nom de l’Etat comorien) pour que la justice française soit dessaisie. (...) Nous savons tous que ce n’est pas seulement une affaire judiciaire et qu’il y a des barbouzes autour de ce procès », a-t-il commenté. Mais contre toute attente Denard était bel et bien sur le banc des accusés.

Les services secrets français auraient cautionné

Les motivations de Bob Denard pour ce coup d’Etat ne sont pas claires. Alors que des commissions rogatoires aux Comores ont permis de déterminer que Saïd-Ali Kemal a été l’un des commanditaires du putsch, Bob Denard a expliqué avoir agi par « engagement moral » envers les Comoriens , selon lui victimes d’élections truquées et de détournements de fonds de la famille Djohar. Autres hypothèses, l’ancien quartier-maître de la Marine nationale souhaitait libérer des prisonniers politiques et récupérer des biens immobiliers. On évoque également une opération de 1,5 million d’euros, menée « avec l’intention de créer aux Comores une zone franche et un système bancaire ’off-shore’ » afin de blanchir de l’argent.

Bob Denard, qui fut colonel dans l’armée congolaise, explique avoir mené plusieurs coups d’Etat sous la bénédiction des services secrets français. L’accusé a, en effet, été impliqué dans plusieurs putschs, notamment sur le sol africain. Il a d’ailleurs été condamné à 5 ans de prison avec sursis, en 1993, pour une tentative de coup d’Etat au Bénin en 1977. L’enquête sur l’affaire des Comores indique qu’il est « peu vraisemblable » que les « différents services français aient totalement ignoré le projet Robert Denard ». Quoi qu’il en soit, des preuves montrent que Bob Denard, qui s’est converti à l’islam et a dirigé un temps la garde présidentielle comorienne, a acheté le matériel nécessaire à mener le coup d’Etat. S’il est reconnu coupable, il risque 10 ans de prison. Mais la justice a d’ores et déjà expliqué qu’elle tiendrait compte de l’état physique de l’accusé.

Afrik.com


Ouverture du procès de Bob DENARD : L’ancien mercenaire français absent du tribunal

Le procès de l’ancien mercenaire français Bob Denard s’est ouvert ce lundi au tribunal correctionnel de Paris. L’ex-militaire doit comparaître avec 16 autres hommes pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime », dans le cadre de la tentative de coup d’Etat aux Comores de 1995. Bob Denard n’a pas comparu, un expert ayant jugé que son état de santé ne le permettait pas.

Le procès de Bob Denard s’ouvre sans lui. L’ancien mercenaire de 76 ans devait comparaître avec 26 autres hommes devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour une tentative de coup d’Etat aux Comores remontant à 1995. Le « mercenaire de la République » a, cette année-là, dans la nuit du 26 au 27 septembre, emmené trois commandos pour destituer le Président Saïd Djohar. L’Opération Eskazi, du nom d’un vent chaud de la région, avait pour objectif de remplacer le chef de l’Etat déchu par deux membres de l’opposition : Mohamed Taki et Saïd-Ali Kemal.

L’opération a réussi, mais les militaires français, au nom des accords de défense entre l’Hexagone et les Comores, sont intervenus le 4 février. Après le coup de 1995, les mercenaires se sont rendus et ont été rapatriés. Un scénario qui rappelle la conclusion d’une tentative de prise de pouvoir aux Comores, en 1989. Après la mort du Président Ahmed Abdallah, qu’il avait mis au pouvoir avec d’autres mercenaires, Bob Denard tenta de contrôler le pays mais en sera empêché par l’armée française à Moroni. Il fuira en Afrique du Sud, avant de se rendre en 1993. Après une dizaine d’années d’instruction, l’affaire des Comores revient sur le devant de la scène. Mais sans le principal accusé Bob Denard.

Une expertise médicale menée courant janvier a conclu que l’état de santé de l’accusé, de son vrai nom Gilbert Bourgeaud, ne lui permettait pas d’assister aux audiences. L’homme souffrirait en effet d’« une maladie d’Alzheimer, diagnostiquée début 2003 et traitée comme telle depuis mars 2003 », de « troubles neurologiques (désorientation, ralentissement idéo-moteur) » et d’hypertension artérielle.

Saïd Larifou, avocat de l’ancien Président Djohar, dénonce une « manipulation qui tiendrait à dispenser de peine » Bob Denard. Me Larifou devrait demander une contre-expertise et envisage, en cas de refus, de « saisir le conseil de sécurité de l’Onu (au nom de l’Etat comorien) pour que la justice française soit dessaisie. (...) Nous savons tous que ce n’est pas seulement une affaire judiciaire et qu’il y a des barbouzes autour de ce procès », a-t-il commenté.

Les motivations de Bob Denard pour ce coup d’Etat ne sont pas claires. Alors que des commissions rogatoires aux Comores ont permis de déterminer que Saïd-Ali Kemal a été l’un des commanditaires du putsch, Bob Denard a expliqué avoir agi par « engagement moral » envers les Comoriens, selon lui victimes d’élections truquées et de détournements de fonds de la famille Djohar. Autres hypothèses, l’ancien quartier-maître de la Marine nationale souhaitait libérer des prisonniers politiques et récupérer des biens immobiliers. On évoque également une opération de 1,5 million d’euros, menée « avec l’intention de créer aux Comores une zone franche et un système bancaire off-shore » afin de blanchir de l’argent.

Bob Denard, qui fut colonel dans l’armée congolaise, explique avoir mené plusieurs coups d’Etat sous la bénédiction des services secrets français. L’accusé a, en effet, été impliqué dans plusieurs putschs, notamment sur le sol africain. Il a d’ailleurs été condamné à 5 ans de prison avec sursis, en 1993, pour une tentative de coup d’Etat au Bénin en 1977. L’enquête sur l’affaire des Comores indique qu’il est « peu vraisemblable » que les « différents services français aient totalement ignoré le projet Robert Denard ». Quoi qu’il en soit, des preuves montrent que Bob Denard, qui s’est converti à l’islam et a dirigé un temps la garde présidentielle comorienne, a acheté le matériel nécessaire à mener le coup d’Etat. S’il est reconnu coupable, il risque 10 ans de prison. Mais la justice a d’ores et déjà expliqué qu’elle tiendrait compte de l’état physique de l’accusé.

Walfadjri


Bob Denard devant la justice

par Thierry Lévêque (Reuters)

L’ancien mercenaire Bob Denard, âgé de 76 ans et atteint de la maladie d’Alzheimer, s’est rendu au tribunal de Paris où il doit comparaître avec 26 de ses compagnons pour répondre d’une tentative de coup d’Etat aux Comores en 1995.

Une expertise médicale rendue avant le procès a conclu que Robert, dit "Bob", Denard souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis trois ans. Son avocat, Me Elie Hatem, souhaite donc demander une dispense de comparution, point qui devrait être tranché d’ici mardi soir.

Me Saïd Larifou, avocat de l’ancien président comorien Mohammed Djohar, qui soupçonne une "manipulation", va demander au tribunal une contre-expertise.

L’ancien "soldat de fortune" et ses hommes sont poursuivis pour avoir renversé Djohar en septembre 1995.

Débarqués sur l’archipel de l’océan Indien, ancienne colonie française, à bord d’un navire parti des Pays-Bas, ils avaient remis le pouvoir aux opposants Mohammed Taki et Saïd-Ali Kemal avec, assurent-ils, la bienveillance des services secrets français.

Mais l’armée française était intervenue le 4 octobre 1995, en vertu d’accords bilatéraux avec les Comores, et avait capturé les mercenaires.

Bob Denard a fait citer comme témoins Alain Juppé, Premier ministre à l’époque des faits, et Charles Millon, alors ministre de la Défense, mais ni l’un ni l’autre ne sont venus à l’audience lundi.

Les prévenus encourent dix ans de prison pour "association de malfaiteurs".

Militaire de carrière dans la marine jusqu’en 1952, notamment pendant la guerre d’Indochine, Bob Denard a été impliqué dans plusieurs coups d’Etat des années 1960 aux années 1980, notamment en Afrique. Il a déjà été condamné en 1993 à Paris pour une tentative de putsch au Bénin.

"CORSAIRE DE LA REPUBLIQUE"

Il se dit "corsaire de la République" car il aurait souvent agi en sous-main pour le compte des services secrets français, ce qui a été confirmé lors de l’instruction par un ancien agent secret, Maurice Robert.

Dans son ordonnance de renvoi, le juge d’instruction Baudoin Thouvenot estime que le coup d’Etat aux Comores a été mené à l’initiative de Denard mais estime probable que les services secrets français, inquiets notamment des dérives autoritaires du régime de Moroni, avaient alors fermé les yeux.

Pour financer les 10 millions de francs de l’opération (1,5 million d’euros), Bob Denard aurait fait appel à l’opposition comorienne mais aussi à des hommes d’affaires corses contrôlant des sociétés de jeux de hasard en Afrique.

Le fils naturel de Bob Denard, Eric Vicoletto, par ailleurs écroué pour trafic de drogue à l’été 2005, aurait aussi financé le débarquement, estime le juge d’instruction.

Le but de l’opération aurait été de "créer aux Comores une zone franche et un système bancaire offshore", dit l’ordonnance de renvoi.

Pendant l’instruction, Bob Denard a assuré avoir agi pour payer une "dette morale". A la fin des années 1970, il s’était en effet déjà installé aux Comores, prenant le commandement de la "garde présidentielle" et mettant en place le président Ahmed Abdallah, le prédécesseur de Mohammed Djohar.

Le président Abdallah a été tué par balles dans la nuit du 26 au 27 novembre 1989 au palais présidentiel de Moroni, en présence de Bob Denard, Dominique Malacrino et Jean-Paul Guerrier.

Poursuivis pour "assassinat", les trois hommes ont été acquittés à Paris en 1999, au bénéfice du doute.

En 1998, Jean-Paul Guerrier a par ailleurs été mis en cause devant une commission d’enquête sud-africaine dans l’assassinat, en 1988 à Paris, de la militante anti-apartheid Dulcie September.

Jean-Paul Guerrier n’était pas présent lundi au tribunal, pas plus qu’un autre prévenu, Jean-Philippe Lafont, qui s’est fait excuser car il est actuellement "en mission de reconnaissance logistique à Bagdad".

Le procès se poursuit mardi.

Reuters

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Reuters

Walfadjri

 


 

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